Homélie
Prière universelle
DES PÊCHEURS
(Luc 5/1-11)

Ils lavaient leurs filets, comme des travailleurs soigneux de leurs instruments de travail. Ce que Jésus disait ne semblait pas les préoccuper... Ils étaient fatigués après une nuit sans rien prendre. Des pêcheurs comme nous en voyons à leur retour de pêche. C’est à l’un d’entre eux que Jésus va demander un service : monter dans sa barque et s’écarter un peu du rivage pour pouvoir parler plus commodément à la foule, un petit service, de ceux que l’on ne peut pas refuser.
Simon et les autres ignorent encore ce qui les attend. Ils sont de ceux que Jésus appelle et choisit, non pas des spécialistes de la religion, des savants de l’Écriture. Ils sont à mettre du côté de la veuve et du lépreux de dimanche dernier, de David, le dernier auquel on ne pensait pas, tiré de derrière ses brebis pour devenir le berger de son peuple. Souvenons nous de la centième brebis plus importante que les 99 autres.. Ceux qui deviendront les colonnes de l’Église ne seront pas les notables d’Israël.

Et voici que Jésus demande à Simon et ses compagnons d’aller au large et de refaire ce qu’ils ont fait sans succès toute la nuit : jeter les filets. Simon accepte de faire ce qu’il considère comme inutile, ridicule. Il connaît son métier ! Et le voici témoin du prodige, les filets remplis au risque de craquer, l’appel à ceux qui sont restés pour leur venir en aide.
Jamais ils n’avaient vu cela, comme le signe qu’ils ont atteint les limites de leur métier qu’ils vont devoir dépasser. C’est l’entrée dans un autre monde !

A première vue l’expression : devenir pêcheurs d’hommes peut nous choquer, comme s’il s’agissait d’embrigader sans trop respecter la liberté de chacun. Les appels à de grands rassemblements ne sont pas toujours innocents, mais il faut bien constater que le grand nombre joue un grand rôle dans la bible, tout comme par ailleurs le « petit reste » porteur de fécondité. D’autres textes nous font comprendre qu’il ne s’agit pas d’appâter ou de capturer, comme celui de Pierre nous invitant à être capables de rendre raison de notre foi, mais avec douceur et respect. I P 3/15. C’est d’abord notre comportement, personnel ou collectif qui doit poser question sur notre foi.

Notons que la première réaction de Pierre est la frayeur. Pour tout laisser et suivre Jésus il lui faudra passer de la peur à son contraire, la foi..
Passer de la peur à la foi, des tristesses des pêches nulles à la joie de l’espérance et de la fécondité de nos actions nous concerne tous. Ce n’est jamais fini. Il suffit pour cela d’accueillir le pain quotidien. Mais s’ouvrir au don de Dieu n’est pas si facile. C’est sans doute la raison pour laquelle beaucoup de nos contemporains abandonnent la foi. Nous vivons une époque d’incertitude où l’on n’est sur de rien. Ceux qui quittent l’Église appartiennent pour la plupart à un christianisme sociologique, de traditions et d’habitudes, hérité de leur famille, de leur milieu. La foi suppose une rencontre spirituelle du Christ, dans la certitude de sa présence actuelle, au delà des apparences. Le seul miracle permanent qui puisse nous y convier, c’est la foi de ceux qui adhèrent encore au Christ, depuis si longtemps hors de vue. La foi des premiers témoins ne suffit pas, mais il y a dans la force de l’Esprit vivant en nous, visible de tous, son Corps qui est l’Église, nous tous ici rassemblés.

A nous de bien prendre, comme Pierre, notre place dans la barque !

10.12.19

Prière universelle

Faisant confiance au Seigneur qui, sans cesse, nous invite à aller au large,
déposons devant Lui les peurs ainsi que les joies qui traversent nos vies :

R : Nous implorons, Seigneur, ta miséricorde.

Prions pour notre monde, spécialement pour les jeunes,
qu’ils découvrent la joie d’être disciple du Christ lui qui marchait dans la vie
en paix avec lui-même, en paix avec les autres, en paix avec Dieu.

Prions pour les pasteurs de l’Eglise,
qu’ils entendent l’invitation du Christ à aller au large pour jeter les filets
et qu’ils prennent soin de tous ceux et celles qui ont soif d’écouter la parole de Dieu

Prions pour les malades, les personnes seules, les personnes handicapées :
que soit encouragée leur confiance en la parole de Dieu
pour jeter leurs filets après des nuits de peine ou de découragement.

Pour nous-mêmes ici rassemblés,
pour celles et ceux qui n’ont pu se joindre à nous et qui comptent sur nos prières,
reconnaissons devant Dieu que nous sommes pécheurs et qu’il est lui, le Maître de l’impossible.

Dieu miséricordieux, Toi l’auteur de la pêche miraculeuse,
entends nos prières en ce jour.
Guide nos pas durant cette semaine pour aller au large
avec ton Fils, le Christ notre sauveur. Amen.

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre