Homélie
Prière universelle
MULTIPLICATION DES PAINS
(Luc 9/11-17)

Avouons-le, la fête du Saint Sacrement évoque d’abord pour nous l’adoration, les processions, les ostensoirs, mais l’évangile de ce jour nous parle surtout de nourriture.
Le repas, la nourriture tiennent une grande place dans la Bible. C’est un besoin élémentaire de l’homme. Dès le livre de la Genèse, il est question de manger ou non le fruit de l’arbre. Ensuite, dans les autres livres, la question est omniprésente. Dans le Lévitique le repas doit obéir à un certain rituel, à des règles complexes.

Il est vrai que dans la nourriture il y a toute notre relation à la nature et au travail. Nous le disons dans la prière de l’offertoire :

« Tu es béni ô Père, toi qui nous donnes ce pain, fruit de la terre et du travail des hommes,
nous te le présentons, il deviendra le pain de la vie ».

Tout s’y trouve : la nature, le travail, la vie dans sa fragilité, appelée à devenir vie éternelle. Cette dernière nous est d’ailleurs souvent présentée sous l’image d’un repas de noces.
La nourriture, le repas est aussi un élément important de la vie sociale. On se sert au même plat, on partage ce qu’il y a. En mangeant le même pain, nous devenons compagnons. Mais il faut aussi reconnaître que l’on ne mange pas avec n’importe qui. Le repas, signe de communion, peut être aussi hélas ! signe d’exclusion. Jésus sera justement accusé de partager la table des publicains, et l’on sait tous les conflits qui marquèrent à ce propos, la vie de la première communauté chrétienne. Ils sont loin d’être résolus.

C’est le fond de tableau de la multiplication des pains.

L’événement lui-même prend place entre deux moments de solitude et de prière de Jésus, un peu comme le don de la manne au désert.
Le premier temps suit la mort de Jean Baptiste, assassiné au cours d’un repas. Il était le précurseur, et dans sa mort Jésus voyait naturellement se préfigurer la sienne.
Le second temps de prière suit l’échec de Jésus dans sa mission quand la foule le rejoint. Il répond à son attente. Il enseigne, guérit, et il en vient lui aussi à dresser une table au désert. N’est-il pas venu pour cela : nourrir son peuple, lui donner la vie ?

A noter qu’il associe ses disciples. Ce ne sont pas eux qui vont multiplier le pain, mais il passera par leurs mains. C’est toute la vie de l’Église, dans laquelle nous sommes tous, à un titre ou à un autre, serviteurs de la foi de nos frères.

La foi de l’Église, d’une certaine façon passe elle aussi par nos mains.

Hélas la foule ne comprend pas. Elle donne une interprétation politique à ce que Jésus vient de faire. On a voulu le faire roi, en contradiction complète avec sa mission. Alors Jésus arrête tout, renvoie tout le monde. Impossible de continuer sur un tel malentendu. Ici s’ouvre un autre temps, qu’il serait trop long de commenter, celui de la véritable rencontre de Jésus dans la foi, celle qui nous touche directement aujourd’hui.

Dans le rassemblement eucharistique, Jésus ne vient -il pas à nous en marchant sur les eaux, alors que bien des vents contraires nous assaillent et que nous avons à le reconnaître à travers ces signes mystérieux de la parole, de la liturgie, du pain et du vin ? Puissions-nous, s’il nous appelle, être capables, comme Pierre, de marcher à sa rencontre sur les eaux de la foi...

MS  23.6.19



Prière universelle

En cette si belle fête, rassemblés autour de l'autel,
prions le Seigneur en toute confiance.

R/ : Exauce-nous, Seigneur ! (I 9b)

Pour les séminaristes, ceux du diocèse,
en particulier pour Maximilien et Jean-Baptiste ordonnés prêtres aujourd'hui,
et pour Wilimstrong ordonné diacre en vue du sacerdoce :
dans une grande joie
prions Jésus, le grand prêtre de la nouvelle alliance.

Pour ceux qui ont des responsabilités importantes
au niveau politique, militaire ou social
et qui ont des choix difficiles à faire en vue du bien de tous :
prions Jésus, lumière du monde.

Pour les hommes affamés du pain quotidien
et assoiffés de justice, de paix et d'amour :
prions Jésus, Pain de la route et manne du désert.

Pour nous tous ici présents qui voulons grandir dans l'amour de l'Eucharistie
et pour ceux que nous portons dans notre cœur :
prions Jésus le bon Berger
qui a offert sa vie pour le salut du monde.

Ô Christ, adorateur du Père,
entends notre prière et veuille l'exaucer,
Toi qui règnes pour les siècles des siècles.
AMEN !

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre