ÊTRE COMME DIEU
(Matt 18/21-35)

. Une question et sa réponse
. Une explication
. Un petit mot important
Des applications.

La question : Pardonner jusqu’où ? Jusqu’à sept fois ?
Peut-être avons-nous la chance de n’en vouloir à personne, mais si nous cherchons bien n’y a-t-il pas en nous quelque rancune cachée, une sourde animosité, un « c’est bien fait » prêt à sortir quand l’autre connaît quelque échec ?… On peut penser à ce beau récit d’un ancien déporté chrétien, qui a fait tout un cheminement spirituel dans le camp de concentration, mais qui déclare à plusieurs reprises qu’il ne pardonnera jamais ce qu’on lui a fait subir. On peut penser aux victimes du 11 septembre et à ce qui a suivi, en Irak ou en Afghanistan, au Mali…

La réponse de Jésus est simple « jusqu’à 70 fois 7 fois », c’est à dire à l’infini…

Suit une explication, sous forme de parabole, l’histoire d’un roi qui pardonne à un serviteur qui lui, ne pardonne pas. Comme cet homme de dimanche dernier qui refusait de voir ses torts, malgré les interventions de ceux qui essayaient de les lui faire reconnaître, il s’exclut de lui-même de tout pardon et se met à l’écart de la communauté ecclésiale.

Il n’a pas saisi que dans les paroles du Maître il y a un mot important, l’un de ces mots très brefs qui changent tout le sens d’une phrase, c’est le mot « comme ». Comme je t’ai pardonné, tu devais pardonner toi aussi » Il s’agit donc de pardonner comme Dieu nous pardonne, de nous comporter à l’image et à la ressemblance de Dieu.

Nous devons tout : notre vie, notre intelligence, notre cœur, notre éducation. Tout ce qui nous habite et nous fait vivre nous vient d’ailleurs, des autres. Mais cette irruption de la vie connaît de notre part des résistances, des choix de mort, c’est ce que l’on nomme le péché. Fermeture de nos portes à ce qui vient nous nourrir, nous enrichir, repli sur soi qui nous fait refuser l’existence de l’autre, en fait celle de Dieu qui l’habite et le fait vivre.
Il y a ceux qui se comportent comme s’ils ne devaient rien à personne, qui passent devant tout le monde, à qui tout est dû. Ils découvriront un jour tout ce qu’ils ont amassé sur leur tête.
Il y a ceux qui ne veulent rien devoir à personne, qui par orgueil, ne veulent rien demander, qui veulent se suffire à eux-mêmes.
Au contraire, il y a ceux qui se sentent toujours redevables de quelque chose et qui ne voient que dans le sacrifice le droit de vivre, comme si Dieu exigeait que l’homme souffre pour mériter le paradis, comme s’il aimait la souffrance.

Une chose est sûre :
nous ne pouvons exister
qu’en nous comportant comme Dieu,
puisque nous sommes à son image et ressemblance.

Or Dieu nous a pardonné la mise à mort de son Fils, lui-même image, visibilité du Dieu invisible.. Bien plus dans cette mise à mort qui se reproduit chaque jour dans notre refus des autres, il fait surgir une vie nouvelle, indestructible. La parabole nous dit que nous couper des autres, c’est se retrouver en prison, dans un isolement que nous avons hélas choisi. Vouloir faire payer les autres, c’est choisir le néant.

Choisis la vie !

13.9.20

Prière universelle 

Dieu a tant aimé le monde qu’il nous a réconciliés en son fils Jésus.
Aussi prions-le avec confiance pour tous les hommes.

Le premier, Dieu nous a pardonné !
Pour les chrétiens diviser, les communautés déchirées…
Demandons-lui la grâce d’apprendre à aimer et la joie de se réconcilier.

R : Dieu d’amour, écoute nous ! I.12

Le premier, Dieu nous a pardonné !
Pour les peuples éprouvée par la guerre, la violence,
et ceux qui les gouvernent,
demandons-lui d’ouvrir des chemins de pardon et de paix.

Le premier, Dieu nous a pardonné !
Pour les familles séparées, désunies…
Demandant lui la grâce de l’unité retrouvée.

Le premier, Dieu nous a pardonné !
Pour chacun de nous et pour ceux que nous portons dans notre prière,
demandons-lui la force de suivre le Christ,
pour que nos relations soient imprégnées de son amour et de son pardon.

Dieu de tendresse et de pitié,
Toi seul est bon et pardonne sans mesure,
Répands dans le cœur des hommes ton Esprit d’amour et de réconciliation.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Amen.

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre