Vivre de Dieu

Méditer la Parole de Dieu

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Textes à méditer

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Il y eut devant le Seigneur un vent fort et puissant qui érodait les montagnes et fracassait les rochers; le Seigneur n'était pas dans le vent. Après le vent, il y eut un tremblement de terre; le Seigneur n'était pas dans le tremblement de terre. Après le tremblement de terre, il y eut un feu; le Seigneur n'était pas dans le feu. Et après le feu le bruissement d'un souffle ténu.1er livre des Rois, chap. 19

Tendre l’oreille au plus profond de son cœur… jusqu’à y discerner cette musique de fin silence dans laquelle Dieu se révèle.
C’est là aussi que résonne la Parole de Dieu, non pas celle écrite dans nos Bibles, mais « celle écrite avec l'Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les cœurs. »
Pour conduire sur le chemin de ce silence du cœur, nous vous proposons quelques textes à méditer. Tirés de la Bible, ou d’auteurs de différentes époques, nous espérons qu’ils vous donneront le goût de faire halte « dans le ciel de votre âme » (Élisabeth de la Trinité

Jeudi 02 février 2017.
Fête de la Présentation du Seigneur – Journée de la vie consacrée.
Homélie de la messe.

Accueillir la fragilité…

 

L’Évangile que nous venons d’écouter attire notre attention sur la fragilité.

Fragilité d’un enfant, âgé seulement de 40 jours, que ses parents portent au temple de Jérusalem pour le présenter au Seigneur. Un geste qui est aussi un acte de foi en reconnaissant ainsi que toute vie est un don de Dieu.

Fragilité, ensuite, de deux personnes âgées. L’une d’entre elles se prénomme Syméon, un homme juste et religieux. Poussé par l’Esprit Saint il se rend au temple et reconnaît dans la fragilité de l’enfant le « salut attendu », la « lumière qui éclaire les nations » et la « gloire du peuple d’Israël ».

L’autre personne âgée se prénomme Anne. Cette fois l’Évangile nous précise son âge : 84 ans ! La souffrance n’a pas épargné cette femme qui a perdu son mari après seulement sept ans de mariage. Mais, malgré cette épreuve, elle est demeurée fidèle à Dieu, ne s’éloignant par du temple et servant Dieu dans le jeûne et la prière. Elle reconnaîtra dans la fragilité de l’enfant un libérateur… Et toute la suite de l’Evangile montrera comment cet enfant libérera l’homme de son péché et de ses peurs en lui ouvrant les chemins de la vie éternelle.

Dans cet évangile se croisent ces grands moments de fragilité de la vie que sont les premiers mois et la vieillesse.

Et puis, dans cet évangile, il y a aussi Marie et Joseph.  Marie et Joseph accueillent ceux et celles dont la vie est marquée par la fragilité.  Ils portent l’enfant qui vient de naître et, loin de chasser Anne et Syméon, ils écoutent avec foi et étonnement le message qui sort de leur bouche.

Aujourd’hui, nous sommes dans une société qui remet en question l’existence même de ceux et celles dont la vie est marquée par des fragilités. Une société où retentissent dans la vie de nos contemporains, et parfois dans notre propre vie, des questions redoutables. Des questions qui deviennent écrasantes lorsqu’elles laissent supposer qu’une seule réponse soit possible. Faut-il garder un enfant dont la vie est marquée par un handicap physique ou mental ? Faut-il maintenir en vie des personnes dont les capacités physiques et intellectuelles sont amoindries par l’âge, la maladie ou encore par un accident ?

Ces questions en appellent d’autres :

La fragilité humaine n’aurait-elle plus le droit d’exister dans notre société ? Douterions-nous à ce point de l’amour humain pour penser qu’il ne pourrait plus accompagner et porter les plus fragiles ? Serions-nous à ce point habités par la certitude que les plus fragiles n’auraient rien à donner et à offrir ?

La vie religieuse apporte, pour sa part, une réponse à ces questions. La réponse est donnée dans les trois vœux traditionnels que prononcent les personnes consacrées : pauvreté, chasteté, obéissance. Trois vœux qui refusent la toute puissance pour entrer dans une dépendance féconde avec Dieu et des frères et sœurs non choisis.

Dans l’évangile de ce jour, l’enfant dans sa fragilité est déjà lumière des nations. Dans l’évangile de ce jour ce sont des personnes âgées qui révèlent à tous le mystère du Christ. Aujourd’hui, croyons-nous que la fragilité puisse dire ou révéler le Christ lumière ?

En ce jour de fête, ne cherchons pas les signes de la présence de Dieu dans ce qui est parfait et puissant. Sachons accueillir, comme Marie et Joseph,  les signes de la présence de Dieu dans la fragilité humaine car c’est de là que, souvent, jaillissent la lumière et le salut ! Amen !

+ Pascal Delannoy

Evêque de Saint-Denis en France

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre