Après « le coronavirus vu depuis l’abbaye », voici « le confinement vu depuis l’abbaye ». En effet, pour le moment, pas de coronavirus chez nous. Nos proches, nos amis, nos familles sont éprouvés, voire endeuillés. Et cela nous touche... profondément.
Cependant, en haut de la colline de Jouarre, pas de covid-19 repéré en clôture. Ou sinon c’est qu’il est là mais qu’il se cache bien. Espérons que cela dure. Les tests systématiques annoncés le décèleront peut-être… D’ici là, vivons l’aujourd’hui.
Car le confinement c’est déjà cela. Vivre aujourd’hui, comme aujourd’hui se présente.
Avril 2020, à ne pas douter ce fut le mois du confinement... Mais pas que !
Alors en plus de la chronique spécial confinement, voici la 'classique' chronique "en trois mots" !
Bonne lecture !
Le coronavirus…
En relisant notre ‘cahier du soir’ où sont inscrits nos échanges communautaires au jour le jour, je constate que ca fait quelques temps qu’il a fait parler de lui. Avec Sr Marie-Emmanuel, nous avons vibré dès les débuts de la pandémie en Asie, et entre autres en Corée.
Et puis, c’est devenu de plus en plus concret…
Aujourd’hui comme tout le monde, notre quotidien est modifié, transformé, ralenti aussi probablement.
Beaucoup nous demandent des nouvelles. Nous allons bien ! Aucune de nous n’est malade, et au-delà de cette ‘chance’, nous avons bien conscience d’être privilégiées. Habituées à une certaine distanciation sociale, nos vies en sont probablement un peu moins chamboulées, moins vidées aussi de leur contenu ordinaire. Cependant, nous avons fermé l’hôtellerie, le magasin, l’accès aux célébrations… et les ateliers sont impactés par la circulation difficile des transporteurs et plus encore par la fermeture des magasins revendeurs.
Dès le début, nous avons fait le choix de confiner strictement les plus aînées. Dans leur bâtiment au statut d’EPHAD, elles mènent une vie entourée d’une équipe de soignantes admirables, mais une vie coupée de la communauté. C’est pour elles une vraie épreuve…
Etant par conséquent un peu moins nombreuses dans la vie ordinaire de la communauté, nous avons pris nos distances les unes par rapport aux autres. Une place sur deux au réfectoire, et de même au chœur. La solidarité fraternelle est forte, le chant se maintient… et la prière s’intensifie.