Homélie
Prière universelle
TU AIMERAS
(Marc 12/28-34)

La loi de Moïse, selon les rabbins comportait 613 commandements qui, pour certains avaient tous une égale valeur. C’était une des règles d’interprétation : « que le commandement léger te soit aussi cher que le commandement grave ». Ce qui comptait pour eux c’était l’interprétation tout autant que le texte de la Loi. C’était une donnée importante, tout comme pour nous chrétiens, nous nous appuyons sur l’Ecriture et la Tradition. C’est toujours vrai, mais il restait que ces interprétations et ces traditions finissaient par emprisonner dans un véritable carcan contre lequel St Paul partira en guerre. Même si l’intention était bonne, cela pouvait aboutir à un légalisme pointilleux et à une déformation des consciences
On comprend donc pourquoi ce savant vient à Jésus pour avoir une interprétation sérieuse.

Il nous faudrait d’abord noter que sa démarche est la première d’un scribe qui ne soit pas marquée d’agressivité. Toutes celles qui ont précédé étaient des discussions plutôt violentes. Il y a ici comme un moment de répit, un moment de véritable dialogue entre juifs croyants
Le scribe demande : « Quel est le premier commandement ? »
Jésus répond par le texte bien connu du Deutéronome que tout juif récitait au moins deux fois par jour : « Ecoute Israël, le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur : tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force » Puis il rappelle le second, l’amour du prochain et il relie les deux en un seul : « Il n’y a pas d’autre commandement- au singulier- que ceux-là » L’originalité de la réponse est bien là. C’est le second commandement, toujours inséparable et toujours distinct, car l’amour pour autrui ne peut pas remplacer l’amour pour Dieu pas plus que le prochain ne peut remplacer Dieu.
Aimer Dieu de tout son cœur dans le langage biblique engage l’être tout entier, le cœur étant le lieu profond de toute intelligence, de toute liberté.

Mais Jésus rapproche ce Credo d’un autre passage de la Loi dans le Lévitique : aimer son prochain comme soi-même. Aucun passage de l’A.T ne liait explicitement ces deux commandements. Et c’est la surprise : le scribe interprète l’Ecriture dans le même sens. Et il ajoute même : » Cela vaut mieux que tous les holocaustes et tous les sacrifices »

Dans cette longue suite d’affrontements dans le Temple où s’est dévoilée l’endurcissement des cœurs et des pensées, la parole de cet homme fait brèche et Jésus l’atteste : « Tu n’es pas loin du Royaume de Dieu » Quel chemin lui reste-t-il à parcourir ? Lier les deux commandements et les vivre dispose à recevoir le Royaume. Dieu y introduit celui qui se donne à lui dans la foi, sans garantie, en acceptant de perdre l’assurance que donne l’observance des commandements.
C’est à nous que Jésus s’adresse, puisque nous sommes réunis pour entendre sa parole.
Tu n’es pas loin si tu viens à moi pour chercher la vérité
Tu n’es pas loin si tu cherches à échapper au tourbillon de la vie.
Tu n’es pas loin si tu veux donner un sens à ta vie, à ton travail, à tes souffrances, à tes responsabilités.
Tu n’es pas loin si tu veux donner à ton frère ce que tu souhaites pour toi-même.
Alors Seigneur, si je ne suis pas loin, dis-moi ce qui me manque pour aller à toi.

4.11.18

Prière universelle

En union avec ceux qui nous ont précédés, avec tous les chrétiens de ce monde,
faisons monter vers Dieu notre prière universelle.

R/ Dieu d’amour, écoute-nous ! I 12

Pour que l’Église offre au monde un accueil plein de délicatesse,
manifestant à tous combien Dieu est amour et miséricorde,
ensemble prions Dieu notre Père.

Pour que les peuples appelés à choisir leurs dirigeants
ne se laissent pas guider par des slogans ou la colère
mais par l’Esprit de Sagesse et de discernement,
ensemble prions Dieu notre Père.

Pour que dans tous les lieux de souffrances: hôpitaux, prisons,
camps de réfugiés, des hommes et des femmes témoignent de l’écoute
et de la tendresse de Dieu qui est là au milieu d’eux,
ensemble prions Dieu notre Père.

Nous sommes réunis ce matin pour écouter Dieu nous redire
que lui seul donne le bonheur. Unissons notre prière à celle de Jésus
qui ne cesse d’intercéder en notre faveur et disons d’un même cœur
et d’une seule voix :

Père, plein d’amour, de tendresse et de fidélité,
tu accueilles nos supplications, nous le savons
et nous t’en rendons grâce par Jésus ton Enfant bien-aimé.

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre