Homélie
Prière universelle
CHERCHER ET SE LAISSER TROUVER
(Luc 15/1-32)

Ces deux premières paraboles nous rappellent que nous sommes partis loin de notre patrie, souvent voués au culte de nos veaux d’or, fruits de ce génie qui nous a été donné pour un tout autre usage : adoration du profit, de la notoriété, de tous les produits de nos sciences et de nos techniques. Tous ces acquis sont à même de nous trahir.

Notons que dans ces deux paraboles, la brebis et l’argent perdu ne prennent aucune initiative, c’est le berger et la propriétaire qui font tout le travail. Plus rien ne compte sinon l’objet de leur recherche, façon de nous dire que, pour Jésus, l’intérêt de Dieu porte avant tout sur ceux qui sont perdus.

Dieu va très loin pour nous trouver,
mais faut-il encore que nous répondions en toute liberté.
Il ne peut rien faire pour nous malgré nous.

Nous convertir c’est donc accepter de se laisser trouver.

Dans la parabole du fils prodigue, le fils cadet choisit la liberté. Fini le travail dans la propriété familiale. A lui l’argent pour son plaisir. C’est bien au nom de la liberté que beaucoup de nos contemporains rejettent la foi au Christ. Mais quelle liberté ? Il s’agit souvent de ce qui nous passe par la tête, sans nous rendre compte que nous sommes esclaves de conditionnements divers, de la publicité, de nos instincts. Autrement dit une certaine idée de la liberté peut nous conduire à l’aliénation. C’est le cas du fils prodigue qui passe de la liberté à la servitude, moins bien traité que les animaux dont il a la charge. C’est alors qu’il relit sa vie, compare le présent au passé et prend la décision du retour, non pour des raisons nobles, morales, mais tout simplement  parce que comme tout homme, il est un être de besoin. Pas question d’amour, mais de manger. Dans l’Écriture, le Père se définit souvent comme celui qui donne le pain. C’est la raison pour laquelle le fils revient à lui, non pas d’ailleurs dans la condition de fils, mais d’ouvrier, de serviteur.

Le fils s’est déplacé. A son tour le père se déplace, il court même  vers son fils pour l’embrasser. Dieu se met à courir vers moi. Peu lui importent les raisons bonnes ou médiocres qui ont poussé le fils à venir vers lui. Il ne le laisse même pas terminer sa confession, il lui coupe la parole pour commander la fête. La volonté de Dieu n’est pas la mort que nous pouvons nous donner, mais la vie « Mon fils que voilà était mort, il est revenu à la vie ». Bien entendu, nous devons y voir une allusion pascale.

Il faudrait ici poursuivre en considérant l‘attitude du fils aîné. Il ne faudrait jamais l’oublier ! « Un Père avait deux fils ». Notons simplement que le père, comme il est sorti pour le cadet sort l’inviter à la joie.

Dieu pardonne tout,
même notre irritation devant sa miséricorde.

Prière Universelle 

« Le Christ Jésus est venu dans le monde pour nous sauver ».
Accueillons sans réserve cette parole digne de foi
et confions, à la tendresse du Sauveur, nos frères et sœurs en humanité.

Dieu libère, nourrit, conduit, aime son peuple
… et pourtant les idoles qui abêtissent l’humanité arrivent encore à séduire.
Pour que l’Église, ministres et fidèles, reste digne de confiance
Confions-la au Christ, source de sa mission et de sa Vie.

I61 – Tu as triomphé de la mort, entends notre prière

C’est avec leurs proches, amis, voisins que les personnages de l’Évangile partagent leur joie
… et pourtant tant de nos contemporains se sentent abandonnés ou isolés.
Pour que les responsables, à l’échelle mondiale comme à l’échelle locale,
aient le souci de faire grandir la qualité des relations,
Confions-les au Christ, heureux de manger avec les pécheurs.

Au plus profond de chaque cœur, se cache un trésor, superbe, inaltéré, quoi qu’il arrive
… et pourtant les épreuves et les ratés le font parfois oublier
Pour que chaque personne humaine retrouve ce trésor et ne doute jamais d’être digne d’amour.
Confions-les au Christ, donnant sa vie pour le salut du monde.

Jésus nous révèle qu’il y a plus de joie dans le ciel quand un seul pécheur se convertit
… et pourtant il nous arrive encore de nous rêver impeccables plutôt que repentant.
Pour que les Sacrements de l’Eucharistie et de la Réconciliation soient notre force sur ce chemin
Confions-nous les uns les autres au Christ, Messie crucifié et ressuscité.

Seigneur Jésus,
Fils bien aimé et très miséricordieux,
Regarde la foi de Ton Eglise et daigne veiller sur ceux qu’elle Te confie,
Toi qui règnes pour les siècles des siècles.

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre