Homélie
Prière universelle
Homélie du P. Michel

Dimanche dernier, nous avons vu Jésus envoyer les apôtres en mission pour la première fois de leur vie, deux par deux, leur recommandant de faire les mêmes œuvres que Lui : chasser les démons, guérir les malades, etc. Aujourd’hui, dans l’évangile, nous voyons les apôtres revenir auprès de Jésus et lui raconter tout ce qu’ils avaient fait. Il semble bien que les apôtres étaient très fiers d’eux et qu’ils en avaient long à raconter. Tout avait bien fonctionné. « Même les démons nous étaient soumis ! » Les miracles opérés par la parole et les mains des apôtres semblent avoir été très nombreux. Jésus communie à leur joie, non sans avoir une réaction bien dans son style, très humain : « Venez à l’écart, reposez-vous un peu ! » Devant tant d’excitation et de fierté, Jésus ne trouve rien à dire de mieux que de les inviter à se reposer un peu.
Bien des siècles plus tard, saint Bernard déclarait, dans le même esprit :

« Il est nécessaire, de se préserver des dangers d'une activité excessive, quelles que soient la situation ou la charge que l'on occupe car - dit-il au Pape de l'époque et à tous les Papes, à nous tous - les nombreuses occupations conduisent souvent à la "dureté du cœur", elles ne font que "tourmenter l'esprit, épuiser le cœur et faire perdre la grâce" (II, 3).»

Cette mise en garde vaut pour tout type d'occupations, y compris celles qui sont inhérentes au gouvernement de l’Église. La parole que Bernard adresse à ce propos au Souverain Pontife, Eugène III son ancien disciple à Clairvaux, est provocatrice:

« Voilà, écrit-il, où toutes ces maudites occupations qui vous absorbent ne peuvent manquer de vous conduire, si vous continuez à vous y livrer tout entier, sans rien réserver pour vous-même. »

Il n’y a aucune invitation à la paresse dans ces paroles, mais ce dont nous avons toujours besoin, garder la mesure qui sache faire alliance avec la force et l’audace.

Il y a toujours ce risque de confondre la mesure et la médiocrité.
L’excès d’activité, tout comme la paresse, sont signes de faiblesse.

Les foules en délire sur les Champs-Elysées, c’est bien, mais ce n’est pas cela qui va directement régler les conflits sociaux. Chacun sait cela. Nous savons aussi le danger des foules fanatisées. Mais ne passons pas à côté de ce que Dieu peut nous dire au cœur de tels événements. Ne sont-ils pas le signe de cette immense et profonde aspiration à la paix et à l’unité qui n’exclut pas les différences dont par ailleurs la liturgie de ce jour nous parle par la voix de Jérémie ? Il annonce un jour où Dieu lui-même rassemblera ces brebis sans berger. Jésus n’est-il pas ce véritable pasteur saisi de compassion ? Un pasteur qui façonne les apôtres à son image en leur donnant la clef de son propre repos :

œuvrer en s’engageant totalement,
puis déposer devant Dieu tout ce qu’ils ont fait et enseigné.
C’est lui qui le fera...

Homélie du P. Pierre

Rien de ce que font les hommes n'échappe au regard de Dieu, ni à sa Seigneurie. Tous ceux que le prince de l'orgueil inspire pensent diriger le monde sans tenir compte de son Créateur, mais l'œil de Dieu gouverne. Aux bergers d'Israël il adresse ce blâme : "Vous avez dispersé mes brebis, vous les avez chassées, vous ne vous êtes pas occupés d'elles"v 2. Dieu a souci de la vie de chacune de ses brebis, de chacun de nous. On peut exercer sur brebis du Seigneur tous les abus possibles, on peut leur enlever la vie lorsque triomphe l'heure des ténèbres, mais Il reste toujours le Maître de la création. Les actes que nous posons témoignent de nous devant lui, qu'ils soient positifs ou non aussi lance-t-il cette mise en garde aux mauvais bergers : "Je vais m'occuper de vous à cause de la malice de vos actes."v 2. Le diable agit vite parce qu'il lui reste peu de temps, il tient donc à commettre le plus de dégâts possibles, mais l'action de Dieu vient en son temps.
En réalité s'est toujours manifesté en faveur des exploités, des lésés, des persécutés, des malades, des veuves, des orphelins, des laissés pour compte, ceux qui connaissent une réelle précarité, bref, des faibles, qui mettent leur espoir en son amour.
Dieu promet un renversement de la situation : les brebis chassées, "je les ramènerai dans leur enclos, elles seront fécondes et se multiplieront, elles ne seront plus apeurés ni effrayées, et aucune ne sera perdue" v 4. Dieu nous aimes et promet que la vie.
Comment compte-t-il procéder pour arriver à cette réhabilitation ? il dévoile son plan d'action : il va leur donner "des pasteurs qui les conduiront" v 4. Ceux-ci prépareront le terrain à un autre, qui "régnera en vrai roi" v 5-6.,et qui en fin de compte, sera "le Sauveur". Voilà comment Jésus est annoncé dans l'A T par Jérémie.
Dans l'évangile, les Apôtres font à leur Maître le compte-rendu de la mission qu'il leur avait confiée : leurs actions et leurs enseignements exprimant la sollicitude de Dieu pour les pauvres. Avec sa présence on n'a pas besoin d'apôtres, ni d'un autre intermédiaire, aussi une foule nombreuse l'entoure pour l'entendre parler de Dieu son Père, qui donne la vie, aime et pardonne, et bénéficier de sa compassion. Voilà le BERGER qui prend soin de ses brebis.
L'apôtre Paul dans Ep 2, 13-18, nous a spécifié les missions de Berger. Pour Saint Paul, tout se joue sur la croix :Jésus y a
détruit les barrières qui séparaient les hommes en peuple choisi et païens,
il a tué la haine, nous a réconciliés avec Dieu, et a fait de nous un seul peuple, le nouveau peuple de Dieu.
Le salut nous vient désormais non plus de la loi de Moïse, mais de la foi en son Nom, ainsi indistinctement, il nous a fait don de l'Esprit Saint, par qui nous devenons fils du Père.
Jésus seul était à mesure d'effectuer ces missions pour nous, lui qui étendant ses deux bras sur la croix, a accompli l'acte suprême du BON BERGER QUI DONNE SA VIE pour l'humanité.

Seigneur Jésus,
nous te disons merci pour le don de toi-même sur cette Croix,
merci parce que tu nous conduis vers le Père, source de la vie,
merci parce que tu nous délivres du péché et de la mort

Prière universelle 

En union avec la grande famille des enfants de Dieu
dispersés dans le monde entier,
présentons nos prières à Dieu notre Père.

Le Christ, notre Paix a fait un seul peuple en rassemblant Israël et les païens.
Pour l’Église chargée d’annoncer cette paix
définitivement acquise par le sang du Christ
prions le Seigneur.

R/ I 41 Seigneur, écoute-nous, Seigneur, exauce-nous.

Le Christ a fait tomber le mur de la haine
qui séparait les croyants les uns des autres.
Pour que nos différentes religions ne soient jamais un obstacle
mais soient au contraire un pont entre les peuples,
prions le Seigneur.

Par amour pour nous,
le Christ a laissé crucifier sa chair au gibet de la croix.
Pour ceux qui vivent aujourd’hui
un supplice dans leur chair ou dans leur esprit
partout dans le monde où subit la torture,
prions le Seigneur.

Nous étions autrefois loin de l’Alliance
et nous sommes devenus proches par le sang du Christ.
Pour notre assemblée de baptisés,
rassemblée autour de la table eucharistique,
prions le Seigneur.

Dieu d’amour et de fidélité
daigne exaucer les prières de ton peuple
par Jésus ton Fils notre Seigneur.
Amen

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre