Homélie
Prière universelle
 Homélie du P. Désiré

Chers amis, le symbole le plus fort de cette journée est le lavement des pieds. C'est un commandement du Seigneur, et c'est l'expression vivante de l'esprit de service qui doit animer les disciples du Maître. Cependant, le Jeudi Saint on commémore avant tout l'Institution de l'Eucharistie comme don de l'Amour ; mais aussi, on commémore l'Institution de l'un des Sacrements de l’offrande et de l’abandon total au Seigneur : le Sacrement de l'Ordre et du Service pour la vie des autres. Pour cette raison, nous voulons remercier le Seigneur pour tous les prêtres de notre diocèse de Meaux, en particulier ceux qui viennent de temps en temps rendre service dans cette abbaye, nous nous en souviendrons dans nos prières. Que le Seigneur les bénisse tous et les confirme au service de son Eglise et que le saint curé d'Ars, Saint Jean Marie Vianney les assiste dans leur ministère.

Historiquement, le lavement des pieds était une tâche d'esclave, un geste de déférence ou de considération exceptionnelle pour les invités. Mais, selon une citation littérale de l'Evangile de Jean que nous venons d'entendre, pour les disciples, le lavement des pieds est le moyen par lequel ils « ont part » avec leur Maître

ainsi que le dit Jésus à Pierre : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas part avec moi » (Jn 13, 8). C'est-à-dire qu'avec ce geste, les disciples font partie désormais de l'Église du Christ. Et, dans l'Église du Christ donc, il n’existe ni rang ni pouvoir, car avec le Christ, celui qui a le rang le plus élevé n'est pas celui qui est assis à la table mais celui qui sert ceux qui sont à table. A la table de cette dernier repas, Jésus se leva, il ôta son manteau, prit une serviette, versa de l'eau dans une bassine et commença à laver les pieds de ses disciples (cf. Jn 13, 4-5).

Chers amis, pour mieux comprendre ce geste du Maître envers ses disciples, rappelons-nous ici que, lors de la transfiguration de Jésus au mont Thabor, la voix puissante de son Père s'est fait entendre disant : « Celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie, écoutez-le » (Mt 17, 5). En tant que fils bien-aimé de Dieu et son préféré, né de Marie, Jésus est vrai Dieu et vrai homme. Lumière, né de la Lumière. Parce qu'Il est l'Homme Parfait, Jésus nous enseigne ce que c'est que d'être un être humain et tout comme la voix de son Père l’a laissé entendre, nous sommes appelés à l'écouter car Il est pour nous le Chemin, la Vérité et la Vie.

Écouter Jésus, c’est apprendre de lui. Et, ce qu'Il nous enseigne à travers le geste du lavement des pieds de ses disciples, c'est qu'il y a dans nos cœurs un désir d'aimer et un désir d'être aimé. Cependant, de temps à autre, notre humanité pécheresse affaiblit ce pouvoir d'amour qui est dans nos cœurs. Et, c’est pour cette même raison, que Jésus, le fils de Dieu, s'est dépouillé de sa condition divine pour assumer notre condition humaine afin de nous apprendre à aimer comme Lui nous a aimés jusqu’au sacrifice suprême. Par sa mort et par sa résurrection, il a tracé le chemin que nous devons suivre. Alors, pour l'imiter, apprenons à l’écouter : écoutons-le. Voyons ce qu'il fait. Essayons de le comprendre à travers son attitude, ses gestes, ses paroles : « faites ceci en mémoire de moi » (Lc 22, 19).

Chers amis, en ce jour, dans de nombreux coins du monde, un grand événement a également lieu le matin. La messe dite chrismale, qui est présidée par l'évêque Titulaire et concélébrée par tout le presbyterium. Au cours de celle-ci, le Saint Chrême est consacré et d’autres huiles sont bénites pour l'administration des principaux sacrements durant l'année. Dans la même cérémonie, tous les prêtres confirment leur union et leur volonté de travailler avec l'évêque en tant que corps de l'Église du Christ, renouvelant les promesses faites le jour de leur ordination.

Dans l'Evangile de cette messe, que notre diocèse a célébrée hier, Saint Luc raconte comment Jésus est arrivé à Nazareth où il avait grandi, et comment dans son habitude, le jour du Sabbat, il est entré dans la synagogue ; et alors, on lui a remis le livre pour lire, et il lut le passage suivant du livre du prophète Isaïe : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. Jésus referma le livre, le rendit au servant et s'assit ; tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui ; Alors, il se mit à leur dire : ‘Aujourd'hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre’. » (Lc 4, 18-21).

Chers amis, cet « AUJOURD'HUI », pour nous, commence par l'Institution de l'Eucharistie dans laquelle nous commémorons la parole du Seigneur : « faites ceci en mémoire de moi » (Lc 22, 19). En célébrant l'Eucharistie en mémoire du Christ, nous manifestons que l’« AUJOURD'HUI » de Dieu est un AUJOURD'HUI INTEMPOREL, toujours en vigueur, un AUJOURD'HUI que nous devons renouveler chaque jour en écoutant sa Parole et en l'accomplissant.

Les disciples n'ont pas compris le geste du lavement des pieds. Mais Marie, qui avait eu la grâce de porter en son sein le Verbe de Dieu fait homme, a certainement pu le comprendre parce qu'elle y était préparée et disposée à le comprendre.

Alors, chers amis, qui êtes venus nombreux célébrer le jeudi saint avec nous dans cette abbaye, pour comprendre l'« AUJOURD'HUI » de Dieu qui se manifeste dans le lavement des pieds et dans l'Institution de l'Eucharistie, il faut bien l'avoir attendu, l'avoir intérieurement désiré. Voilà, le sens du Carême que nous avons vécu et qui culmine dans le Triduum Pascal avec la passion, la mort et la résurrection du Christ.

Plaise au Seigneur d'augmenter en nous notre peu de foi, afin que chacune de nos Eucharisties soit vraiment célébrée « en mémoire du Christ » et pour notre salut et celui du monde. Amen.

 Désiré Ayina, sj. 6 avril 2023

Prière universelle 

En cette heure où Jésus aima les siens jusqu’au bout,
Prions Dieu notre Père pour tous les hommes.

Au seuil de sa Passion, Jésus nous donne son Corps et son Sang en nourriture
et nous dit : « Faites ceci en mémoire de moi ».
Prions pour notre Pape François, les évêques, les prêtres du monde entier.
Qu’ils soient renouvelés dans leur mission de pasteurs,
remplis d’action de grâce et rayonnants de la joie du don.

R/I-12 : « Dieu d’amour, écoute-nous ! »

Au seuil de sa Passion, au cours du dernier repas, Jésus nous dit :
« Que votre cœur ne se trouble pas ».
Prions pour ceux qui vivent dans l’angoisse, la peur, les souffrances,
à cause des persécutions, des catastrophes naturelles,
des guerres à travers le monde, spécialement en Ukraine.

Au seuil de sa Passion, Jésus prononce des paroles brûlantes à nos cœurs :
« J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous avant de souffrir »
Prions pour les catéchumènes qui vont être baptisés
et feront leur première communion dans la Nuit de Pâques.
Que Jésus soit leur unique joie !

Au seuil de sa Passion, Jésus se met à genoux devant ses Apôtres
pour leur laver les pieds, et dit : « Heureux êtes-vous si vous le faites ».
Prions pour les diacres, ceux qui sont au service des plus démunis,
ceux qui exercent une responsabilité dans nos communautés humaines : politiques, sociales, religieuses.
Qu’ils soient les témoins de la tendre compassion de notre Dieu.

En entrant dans sa Passion, Jésus, à Gethsémani, offre son OUI au Père :
« Père, que ta volonté soit faite ».
Prions pour nous tous qui partageons cette Eucharistie
et désirons suivre le Christ de plus près en ces jours.
Que notre communion à son Corps et à son Sang renouvelle notre unité,
notre attention fraternelle, notre espérance et notre foi. R/

Dieu notre Père, regarde ton Eglise
qui entre dans le mystère pascal de ton Fils.
Ecoute sa prière et conduis-nous tous à ton Royaume.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Amen

 

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre