Homélie
Prière universelle
Homélie du P. Désiré

Comme le Seigneur l’a promis à ces disciples, 50 jours après la Pâques, nous célébrons aujourd’hui la venue de l’Esprit Saint encore appelé le Paraclet, le Défenseur, l’Esprit de vérité qui procède du Père et rend témoignage en faveur du Fils (cf. Jn 15, 26).

Frères et sœurs, la célébration de la Pentecôte n’avait rien de nouveau pour les juifs car chaque année, ils se rendaient à Jérusalem en pèlerinage pour célébrer la fête du don de la Loi reçue par Moïse. Ce qui fût nouveau, ce sont les événements qui ont accompagné la Pentecôte cette année-là, 50 jours après la résurrection de Jésus-Christ. Les disciples « se trouvaient réunis tous ensemble. Soudain un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent : la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière. Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d'eux. » (Ac 2, 1-3).

Les langues de feu de Pentecôte et le bruit qui ressemblait à un violent coup de vent, rappellent ce qui s’est passé au Sinaï, lorsque Dieu avait donné les tables de la Loi à Moïse. C’est-à-dire que cette Pentecôte est beaucoup plus que le pèlerinage traditionnel que les juifs firent cette année-là à Jérusalem : Pentecôte, pour eux, cette année-là, c’est le nouveau Sinaï. Au mont Sinaï Dieu avait donné sa Loi au peuple pour lui apprendre à vivre dans et sous l’Alliance ; avec l’événement de Pentecôte, Dieu venait donner à ce peuple son propre Esprit pour vivre heureux et libre et « Tous furent remplis d'Esprit Saint : ils se mirent à parler en d'autres langues, et chacun s'exprimait selon le don de l'Esprit. » (Ac 2, 4).

Or, selon les Actes des apôtres, il y avait, résidant à Jérusalem, des Juifs religieux, venant de toutes les nations sous le ciel. (Ac 2, 5) Dans la stupéfaction et l’émerveillement, ils disaient : « Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ? Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans son propre dialecte, sa langue maternelle ? Parthes, Mèdes et Elamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, de la province du Pont et de celle d'Asie, de la Phrygie et de la Pamphylie, de l'Egypte et des contrées de Libye proches de Cyrène, Romains de passage » (Ac 2, 7-10). Ces juifs dévots qui vinrent de toutes les nations de la terre symbolisaient toute l’humanité arrivée au rendez-vous du Salut universel. En cette Pentecôte, Dieu est venu donner à l’humanité unie de savoir apprécier sa diversité. Grâce à la Pentecôte, désormais, toutes les nations sous le ciel pouvaient et peuvent proclamer dans leur différentes langues un seul message : celui des merveilles de Dieu.

Avec le même émerveillement, le psaume que nous avons écouté vient évoquer tous les éléments de la création, « Quelle profusion dans tes œuvres, SEIGNEUR ! La terre s'emplit de tes biens. » Tu reprends leur souffle, ils expirent et retournent à leur poussière. Tu envoies ton souffle ; ils sont créés ; tu renouvelles la face de la terre. » (Ps 103 (104)1. 24. 29-30). Il nous rappelle aussi que le mal n’est pas l’œuvre de Dieu, puisque la création tout entière est bonne. Et, au sommet de la création, il y a l’homme : créé à l’image de Dieu pour être le roi de la création. Cet homme est rempli du souffle même de Dieu, c’est-à-dire de l’Esprit Saint qui procède du Père et du Fils et avec eux reçoit même adoration et même gloire. Donc « Gloire au SEIGNEUR à tout jamais ! Que le Seigneur se réjouisse en ses œuvres. » (Ps 103 (104), 31).

Si nous célébrons encore la Pentecôte aujourd’hui, c’est aussi pour témoigner de la présence de l’esprit de Dieu qui est en nous et nous fait vibrer de sa présence. Car, Frères, nous dit St. Paul, dans sa 1ère Lettre aux Corinthiens, personne n’est capable de dire : « Jésus est Seigneur » sinon dans l’Esprit Saint. » (1 Co 12, 3b).

Pour nous, la Pentecôte marque certes la fin du temps pascal, c’est-à-dire que nous retournons à notre routine quotidienne avec le temps ordinaire. Mais, avec la Pentecôte, Dieu nous offre une grâce sans pareille. Celle de savoir qu’Il ne veut pas pour l’humanité une pensée unique, un projet unique. En effet, l’homme a besoin de l’unité pour se sentir proche de ses semblables et vivre dans la paix. Cependant, l’unité ne se réalise pas dans l’uniformité ! La véritable unité, en tant que signe de l'amour, ne peut se trouver que dans la diversité. Dès lors, la divergence de langue comme signes qui accompagnent la descente de l’Esprit Saint, le jour de Pentecôte, ne saurait être une barrière pour le rapprochement des peuples, encore moins occasion de division des peuples.

Frère et sœurs, l’homme est appelé à vivre d’émerveillement devant tout ce qui lui permet de voir la présence de Dieu. Cette présence de Dieu est reconnaissable en chacun de nous et nos actions dans l’église, nos communautés, nos familles ou nos milieux professionnels dans la mesure où nous nous laissons porter par l’Esprit de Dieu.

Qu’avec la Pentecôte, le Seigneur nous aide à comprendre pour notre bien, celui de l’Eglise et celui de nos familles qu’il y a une diversité de dons, mais c’est le même Esprit ; il y a une diversité de services, mais le même Seigneur ; il y a une diversité de fonctions, mais le même Dieu qui agit en tout et en tous (1 Co 12, 4-6).

Recevons et assumons ce don de l’Esprit dans l’Eglise en respectant le don la diversité inhérente en chacun de nous. En tout, que « la Paix soit avec vous ! » (Jn 20, 21). Amen.

P. Désiré Ayina, sj.

Prière universelle 

 Baptisés dans l'Esprit pour former un seul corps,
unissons notre prière
et confions tous nos frères de par le monde à l'amour de Dieu notre Père.

Pour toutes les communautés ecclésiales, leurs pasteurs et leurs membres,
que ton Esprit les remplisse d'audace et de confiance
pour ouvrir de nouveaux chemins d'évangélisation,
Seigneur nous te prions.

R/64 O Seigneur, envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre.

Pour tous les dirigeants politiques, économiques et sociaux,
que ton Esprit les remplisse de sagesse et discernement
pour prendre les justes décisions en vue du bien commun, du bien de tous,
Seigneur nous te prions.

Pour les malades, les personnes en marge de notre société,
les réfugiés, les chrétiens persécutés, les prisonniers et otages,
que ton Esprit leur donne force et réconfort,
et les tienne debout dans l'espérance,
Seigneur nous te prions.

Pour nous tous rassemblés ce matin,
que ton Esprit suscite en chacun de nous
la source de la joie, la force de l'espérance et le don de la prière filiale,
Seigneur nous te prions.

Père de tendresse et de miséricorde
Tu accueilles les pauvres et les humbles
et les combles des dons de l'Esprit
entend notre prière
par Jésus Christ, notre Seigneur, Amen

 

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre