Vivre en communauté

Une communauté…

Un même désir de vie

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Des sœurs dont…

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Les mots pour le dire

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Des sœurs dont…

St Paul le disait déjà aux premiers chrétiens de Corinthe :

l’Église est comme un corps, où chacun en est un membre vivant, avec son rôle propre, avec sa grâce particulière. Le corps humain se compose non pas d’un seul, mais de plusieurs membres.
212corpsctaireLe pied aurait beau dire : « Je ne suis pas la main, donc je ne fais pas partie du corps », il fait cependant partie du corps. L’oreille aurait beau dire : « Je ne suis pas l’œil, donc je ne fais pas partie du corps », elle fait cependant partie du corps.

Si, dans le corps, il n’y avait que les yeux, comment pourrait-on entendre ? S’il n’y avait que les oreilles, comment pourrait-on sentir les odeurs ? Mais, dans le corps, Dieu a disposé les différents membres comme il l’a voulu. S’il n’y avait en tout qu’un seul membre, comment cela ferait-il un corps ? En fait, il y a plusieurs membres, et un seul corps. L’œil ne peut pas dire à la main : « Je n’ai pas besoin de toi » ; la tête ne peut pas dire aux pieds : « Je n’ai pas besoin de vous ».

Dieu a voulu ainsi qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les différents membres aient tous le souci les uns des autres. Si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à l’honneur, tous partagent sa joie. Or, vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps.

Il en va ainsi aussi en communauté !
Sans pouvoir parler de tou(te)s, traçons quelques portraits de ‘membres’ auxquels St Benoît consacre des chapitres de sa Règle. Et donc, qui trouve leur place dans notre vie d’aujourd’hui !

L’abbesse 

L’abbesse est garante de la charité et de l’unité de la communauté. Elle veille aussi bien à chacune qu’à la communauté dans son ensemble. Ainsi, elle est l'artisan de la communion fraternelle, chantier toujours en construction. Au service de l’ensemble du corps communautaire, elle veille à ce que chaque sœur puisse tout autant y puiser de quoi croître que y donner le meilleur d'elle même, consciente de sa propre responsabilité.

212abbesse Sœur de ses sœurs, elle a été élue par elles lors d’un vote dans l’église, à huis clos, sous la présidence de l’évêque diocésain. Son service auprès de la communauté n’a pas de durée fixée par avance.

L'abbé doit le savoir : si, parmi ses brebis, le père de famille en trouve une en mauvais état, c'est le berger qui en portera la responsabilité. L'abbé doit toujours se rappeler ce qu'il est. Il doit toujours se rappeler le nom qu'on lui donne et savoir ceci : "Plus on confie de biens à quelqu'un, plus on lui demande de comptes"

Voici encore ce qu'il doit savoir : la responsabilité qu'il a est bien difficile et pénible ! Il s'agit à la fois de conduire des personnes et de se mettre au service de leurs caractères différents, c'est-à-dire être doux avec celui-ci, menacer celui-là, obtenir l'accord d'un troisième. L'abbé s'adaptera à tous.

En aidant les autres à se corriger par ses remarques, l'abbé lui-même est amené à se corriger de ses défauts.

Ces extraits de la Règle montre comme st Benoît consacre à l’abbé des pages aussi belles qu’exigeantes. Le rôle qu’a l’abbé au sein d’une communauté bénédictine est une des caractéristiques de cette forme de vie monastique. Benoît a l’audace – pourrait-on dire – d’affirmer « au regard de la foi, l’abbé tient dans le monastère la place du Christ, puisqu'on l'appelle du même nom que le Christ. » (RB 2) Ainsi, il ne cesse de lui remettre sa confiance pour discerner ce qui est bon de faire suivant les circonstances. L’expression « C’est à l’abbé d’en juger » revient très fréquemment dans la Règle.
Afin de remplir cette responsabilité au mieux, l’abbesse est entourée et conseillée.

Les prieures et le conseil 

Fais tout avec conseil. (RB 3)

Pour ne pas être seule dans sa charge, l’abbesse est entourée d’un groupe de sœurs auxquelles elle peut se référer tant pour la marche régulière de la communauté que pour les occasions extraordinaires. A Jouarre, elles sont au nombre de 6, élues en partie par la communauté. C’est le conseil.

Deux sœurs ont un rôle de proximité plus grande, ce sont les prieures.

Le prieur, lui, fait avec respect ce que son abbé lui commande. Il ne fait rien contre la volonté ou contre les ordres de l'abbé. En effet, plus il est placé au-dessus des autres, plus il doit pratiquer avec soin les commandements de la Règle. (RB 65)

Les capitulantes 

« Capitulantes » : On appelle ainsi les sœurs ayant fait profession solennelle. Désormais engagées pour la vie au sein de la communauté, elles ont « voix au chapitre » et sont « capitulantes ». Elles prennent part aux assemblées communautaires, et peuvent donner leur avis sur toutes les questions abordées. 212capitulantesL’engagement de chacune est sollicité (et nécessaire !) pour pouvoir discerner ensemble la volonté de Dieu et bâtir une vie fraternelle.

Chaque fois qu'il y a des choses importantes à discuter dans le monastère, l'abbé réunit toute la communauté. Il présente lui-même l'affaire. Il écoute les avis des frères. Ensuite il réfléchit seul. Puis il fait ce qu'il juge le plus utile. Tous les frères sont appelés au conseil […] Les frères donneront leur avis avec respect et humilité. Ils ne se permettront pas de défendre leurs idées à tout prix. (RB 3)

Enfin, lorsque des décisions communautaires requièrent un vote pour signifier notre désir d’avancer dans tel ou tel sens, les capitulantes ont le devoir de s’exprimer.

Les anciennes, les novices et les « moyen-âge » !! 

La profession monastique est un engagement à vie. Les différents âges s’y donnent donc rendez-vous… avec une beauté propre à chacun !

Les jeunes respectent leurs aînés les aînés aiment leurs frères plus jeunes. 212enmarcheAucun frère n'a le droit d'appeler un autre frère par son nom seul. Les aînés appellent les jeunes : « frères ». Les jeunes appellent leurs aînés : « pères », pour montrer leur respect. (RB 63)
Chacun voudra être le premier pour montrer du respect à son frère. Ils supporteront avec une très grande patience les faiblesses des autres, celles du corps et celles du caractère. (RB 72)

Sous le terme de « novices », sont concernées toutes les sœurs n’ayant pas encore prononcé de vœux définitifs. Il s’y distingue en fait trois étapes possibles : le postulat, le noviciat (au sens strict), la profession temporaire. La chemin vers l’engagement dure au minimum 6 ans. Pour en savoir plus, voir l'article correspondant.


212multiageSous le terme d’ « anciennes » sont regroupées toutes les sœurs… ayant un âge respectable !! Il s’y distingue en fait autant de réalités que de sœurs : dépendance plus ou moins grande, participation à la vie communautaire adaptée, soins médicaux spécifiques,… Afin de pouvoir les honorer au mieux et savourer la joie de leur présence en communauté, nous avons fait le choix d’une structure médicale appropriée intégrée, que l'on appelle "Siloé".

L'être humain est naturellement porté à être bienveillant envers les vieillards, à cause de leur âge. Pourtant la Règle, avec son autorité, doit s'en occuper. Il faut toujours tenir compte de leur faiblesse. Avec eux, on sera plein d'attention affectueuse. (RB 37)

 

Le cellérier, le cuisinier, le portier, les artisans, … 

Pour toutes ces charges nécessaires au bon fonctionnement de la communauté et de la maison (que nous détaillons dans l’article « Se servir mutuellement »), Benoît a une parole, un conseil de père pour nous aider à les vivre dans le bon zèle et la paix du cœur.

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre