Homélie
Prière universelle
Le Messie
(Luc 9/18.24)

« Tu es le Messie », dit Pierre à Jésus. Que veut-il dire ? Messie, veut dire l’homme imprégné de l’onction divine. Le mot onction est une allusion au rite du sacre royal : le prêtre versait de l’huile sur la tête du futur roi. Pourquoi de l’huile ? Parce qu’elle était censée fortifier et passait pour pénétrer les matières les plus dures. Quand la Bible parle du Messie à venir, elle évoque un personnage détenteur d’une autorité qui surpasse toutes les autres : il a un programme : restaurer la justice, établir la vérité dans un monde plein d’erreurs et de mensonges. A Pilate qui lui demande s’il est roi. Jésus répond : « Tu l’as dit, je suis roi, je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » Jean 18/37. Notons le mot « témoignage ». Il ne vient pas imposer la justice par la violence, mais simplement en se comportant selon cette justice et cette vérité. Ainsi la liberté des hommes, cette liberté qui les fait ressembler à Dieu, sera respectée.
 
Mais reconnaître en Jésus le Messie, l’homme imprégné de Dieu, ne va pas de soi, et cette identification constitue la première étape de la foi. Première étape, parce que dire que Jésus vient de Dieu, se prononcer sur son origine, ne dit pas encore où il va ni comment il y va. Certes il vient du Père et va au Père, mais l’humilité de la crèche doit s’accomplir dans l’humiliation de la croix. Il est déjà bien difficile de reconnaître le Messie dans l’enfant de Bethléem, et c’est peut être pour nous éviter de penser à l’anéantissement de la croix que nous avons fait de Noël la fête de l’enfance. Cette première étape est toujours difficile à franchir : admettre que Dieu, Créateur de l’univers, a pensé, parlé et agi par et dans cet  homme, l’unique Messie, qui a vécu il y a 2.000 ans en un point obscur du globe terrestre. Pierre y parvient, il a su reconnaître l’origine divine de cet homme unique. Mais ce n’est pas acquis une fois pour toutes. Au cours de la Passion, il dira  bien : « Je ne connais pas cet homme dont vous parlez »

Il y a un second passage obligé.

Pierre, comme les autres a tout quitté pour suivre Jésus. Ils l’ont reconnu comme Messie, Fils du Dieu vivant. Mais voici que l’on quitte la région de Césarée de Philippe, au nord, pour descendre vers Jérusalem, vers la Passion, vers le Père. Là, Pierre ne peut pas encore suivre Jésus, ni physiquement ni mentalement : « Là où je vais tu ne peux pas me suivre maintenant, tu me suivras plus tard » Jn 11/36. Il ne suffit pas de répondre que Jésus vient du Père, il faut aussi être capable de le suivre par le même chemin qui le conduit vers le Père, et finalement répondre à la question ultime de Jésus : « Pierre m’aimes-tu ? » Nous avons là toute l’aventure de Pierre, le récit de notre propre périple vers l’accomplissement de notre foi.

De fait dans notre évangile, Jésus passe du cas de Pierre à l’ensemble des disciples et enfin à la foule. Tous nous avons à marcher dans l’unanimité à la suite du Christ. Par là nous devenons son corps. La dernière ligne nous dit que c’est là la seul moyen de sauver notre vie, en ne faisant qu’un avec le Christ dans la traversée de la mort.
 
19.6.16

Prière universelle

« Les yeux fixés sur Jésus qui est à l’origine et au terme de notre foi »,
prions Dieu  son Père et notre Père.

R/I-26 : « Seigneur, accorde-nous ta grâce ! »

Pour notre Pape et son collège épiscopal animés du désir de
faire brûler le feu de la Miséricorde divine en notre monde,
ensemble prions.
R/

Pour les membres du Concile panorthodoxe qui se réunissent actuellement en Crète,
dans une quête de Paix et d’unité pour le monde,
ensemble prions.
R/

Pour les diacres et les prêtres qui seront ordonnés en ces jours,
et leur ardeur dans la mission évangélisatrice auprès des plus démunis,
ensemble prions.
R/

Pour ceux qui portent  douloureusement le poids de la vie,
sans savoir que le Christ est le compagnon silencieux de toute route humaine,
ensemble prions.
R/

Pour nous tous qui sommes venus puiser à cette Eucharistie
la force de témoigner par toute notre vie, du Christ, messie crucifié et ressuscité,
ensemble prions.
R/

Dieu notre Père, nous te rendons grâce pour le don que tu nous as fait en Jésus ton Fils bien-aimé.
Accueille la prière que nous t’adressons en son Nom,
Lui qui règne aux siècles des siècles.
Amen

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre