Homélie
Prière universelle
Homélie du P. Michel

Dans notre évangile, la tempête se calme, la foi renaît. A y regarder de près c’est bien ce qui va se passer durant la Pâque. Les disciples secoués et affolés, Jésus dépourvu de toute puissance, ballotté, livré d’un tribunal à l’autre, sans réaction et la plupart du temps sans parole « muet comme la brebis conduite à  l’abattoir ». Dieu dort-il ? Il le semble, puisque Jésus, citant le psaume 22, lui dit : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné » Pourtant il a remis sa vie entre ses mains. La tempête se calmera. Dieu et Jésus se réveilleront ensemble à l’heure de la résurrection. En fait, dans et par le Christ, c’est Dieu lui-même qui était rejeté, bafoué, réduit au silence, éliminé de la cité des hommes.    

Seulement voilà, la rivière ne peut pas éliminer la source.

Dieu ne peut pas mourir. « Ma vie nul ne la prend, c’est moi qui la donne ». N’empêche qu’il a laissé faire, qu’il a eu l’air de dormir pendant la tempête pascale. Par là il a montré que « le dernier ennemi », la mort, n’a le pouvoir de réduire à néant ni Dieu ni l’homme. En vérité, c’est bien un homme qui entre dans la vie de Dieu. Promesse de notre propre avenir. Écoutons Jésus nous dire :  « Pourquoi avoir peur ? » J’ai dit qu’avec la fin de la tempête, comme à la résurrection, la foi renaît. C’est vrai pour la résurrection. Nuance pour le récit de la tempête apaisée, qui n’est que figure inachevée de la geste pascale. Les disciples ne disent pas : « Tu es la Fils de Dieu » mais « Qui est-il donc ? » Cette question de l’identité de Jésus, premier pas dans la foi, va hanter les évangiles. C’est la résurrection qui permettra une réponse définitive.      

 

Homélie du P. Pierre

I- L'Esprit Saint, les Disciples et nous
Job reçoit de Dieu une série de questions qui reviennent à celle-ci : "quelle créature penses-tu être capable, quelles que soient son ingéniosité et ses performances, de mettre les éléments de la nature à leur place ?" L'interrogation porte beaucoup plus sur la mer : "qu'elle créature penses-tu être en mesure d'exercer une action quelconque sur cette étendue des eaux appelée mer ?"
En effet Job se trouve dans des qu'il pense le dépasser, et au milieu de cette adversité, il s'agite, se plaint et devient inconsolable. En réalité il ne cerné pas la situation parce que certaines données lui échappent. Il ne sait pas que, avant que ses tourments ne commencent, Satan avait rencontré Dieu et sollicité son autorisation pour mettre à l'épreuve l'infortuné Job. Ce n'était qu'un problème de jalousie, que Dieu le lui avait concédé en lui imposant toutefois des limites. Dieu avait dit à Satan : "Tu as pouvoir sur tout ce qu'il possède, mais tu ne porteras pas la main sur lui" Jb 1, 12. Au moment où les épreuves s'abattent sur Job, Dieu les avait déjà circonscrites.
Job est le prototype de l'humanité ; la majorité des hommes connaissons des épreuves, à des divers degrés pour chacun, et nos réactions sont aussi humainement diverses. Ce sont des tempêtes de notre vie, devant lesquelles nous pouvons manifester le désespoir, le découragement, la déception, le manque d'estime de soi, la colère, la peur...
L'évangile nous a présenté les disciples de Jésus pris dans une tempête menaçante sur la mer. Leur embarcation se remplissant d'eau, la peur les gagne et les fait pousser des cris.

II- Dieu, nos épreuves et nous.

Dieu est-il indifférent à nos épreuves ? Devant leur acuité et le lot des difficultés qui s'en suivent, certains estiment que Dieu y est indifférent : cette attitude se caractérise par des questions telles que "pourquoi moi ? Qu'ai-je fait à Dieu pour qu'il m'abandonne dans cette situation ? Quelle faute ai-je commise pour mériter tant ?" Nous devons comprendre que Dieu ne crée pas l'épreuve contre nous, il ne l'empêche pas non plus, mais dans sa sagesse, il l'autorise. "Satan est l'instrument de Dieu" avait clamé le Saint Pape Jean Paul II au cours de l'une de ses audiences générales à Rome. Puisque le mal ne peut pas sortir de Dieu, il utilise celui que Satan provoque pour lui donner d'autre fin. Ainsi, dans sa souveraineté, il peut décider de la durée de cette épreuve, jusqu'à ce qu'elle atteigne en nous le but pour lequel il l'a autorisée : purification, expiation, sanctification. Alors prier pour que l'épreuve prenne fin peut ne pas être productif; il serait mieux de la lui présenter, lui demander de permettre qu'elle soit utile pour nous-même qui la subissons et pour d'autres personnes, et pourquoi pas, pour l'Église !
Sachons que même confrontés à nos épreuves, l'amour du Dieu, fidèle à lui-même, ne nous abandonné pas, parce que tout se passe sous son contrôle. Il avait mis des bornes à l'épreuve de Job, (cf. Jb 1,12), il garde le même amour pour nous aujourd'hui, l'Apôtre Paul nous en donne les assurances. Dans sa correspondances aux Corinthiens il écrit : "L'épreuve qui vous a atteint n'a pas dépassé la mesure humaine. Dieu est fidèle, il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces. Mais avec l'épreuve, il donnera le moyen de s'en sortir" 1Co 10, 13. En période difficile où d'épreuve, notre refuge se trouve en Dieu le Sauveur. L'évangile nous l'a montré aujourd'hui : les Disciple, menacés par les vents impétueux, font recours à Jésus qui, exprimant son autorité divine, fait tout rentrer dans l'ordre. Une situation analogue se présente dans le psaume qui a servi de méditation dans la liturgie d'aujourd'hui; nous y lisons : "Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur, et lui les a tiré de la détresse, réduisant la tempête au silence, faisant taire les vagues". Ps 106, 28-29.

III- Et notre foi!

Avoir recours en Dieu en temps de détresse est une démarche de foi, appelée à grandir, pour nous faire entrer en communion avec Dieu. Cette communion, objectif final de notre vie de baptisé, ne peut être effective que si, comme nous le recommande l'Apôtre Paul, "nous centrions notre vie non sur nous-mêmes, notre bien-être, notre bonheur, nos gains et appétits, mais sur le Christ mort et ressuscité pour nous" 2 Co 5,15. Chercher le bonheur et le bien-être est une aspiration légitime pour la personne humaine, Dieu ne s'y opposé pas. Mais il est nécessaire de soumettre leur quête à notre souci d'être partout où nous sommes, sans tout ce que nous faisons, les témoins de l'Evangile de notre foi, selon cette recommandation de la Sainte Parole : "agis selon la foi dans tout ce que tu fais pour tes frères" 3 Jn 5, alors nous serons incorporés au Christ pour devenir en lui "des créatures nouvelles" v. 7.

Dans tout ce discours que j'ai tenu, aujourd'hui, je ne vous ai parlé que d'un seul sujet : la confiance en Dieu en tout temps, et beaucoup plus en temps d'épreuve. Si nous pouvions retenir ce unique point et nous y exercer pendant toute cette semaine, et toute notre vie après, à devenir des créatures nouvelles dont la vie est centrée sur le Christ, ainsi nous pourrions jour après jour, œuvrer pour notre sanctification !

Prière : "Seigneur Jésus, dans la détresse, l'angoisse, la persécution, la faim, le dénuement, le danger, le glaive, ton amour nous accompagne toujours et nous rends vainqueurs" (Rm 8, 35), nous t'en rendons infiniment grâce ! Nous te prions de nous faire grandir dans la foi, que nous communions avec toi et devenions en toi, par ton secours, des créatures nouvelles Amen !

Prière universelle 

« Le Seigneur apaise le fracas de la mer »
Redisons-lui, en ce jour, notre confiance
en son Amour et en sa Miséricorde
et adressons-lui nos demandes pour le monde.

Pour tous les pasteurs et missionnaires
qui annoncent la Parole de Dieu contre vents et marées.
Supplions le Christ toujours présent dans la barque de l’Église.

I 56 – « Jésus Sauveur, exauce-nous ! »

Pour tous les peuples qui connaissent la violence et qui aspirent à la paix.
Appelons le Christ, lui qui calme la tempête
et sauve ceux qui la traversent.

Pour toutes les personnes en situation de souffrance,
ballottées par les flots du découragement et de la tristesse.
Crions vers le Christ, lui qui apaise toutes peurs et donne la Paix.

Pour notre assemblée de ce matin,
en particulier pour tous les pères de famille fêtés en ce jour.
Implorons le Christ de mettre dans leur cœur son autorité bienveillante
et de leur donner courage et force pour soutenir leur famille.

Seigneur Jésus, toi qui sauves de la tempête,
et réponds à ceux qui t’appellent avec confiance,
Exauce nos prières.
Toi le Vivant pour les siècles des siècles.
Amen.

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre