Avouons-le, la fête du Saint Sacrement évoque d’abord pour nous l’adoration, les processions, les ostensoirs, mais l’évangile de ce jour nous parle surtout de nourriture.
Le repas, la nourriture tiennent une grande place dans la Bible. C’est un besoin élémentaire de l’homme. Dès le livre de la Genèse, il est question de manger ou non le fruit de l’arbre. Ensuite, dans les autres livres, la question est omniprésente. Dans le Lévitique le repas doit obéir à un certain rituel, à des règles complexes.
Il est vrai que dans la nourriture il y a toute notre relation à la nature et au travail. Nous le disons dans la prière de l’offertoire :
« Tu es béni ô Père, toi qui nous donnes ce pain, fruit de la terre et du travail des hommes,
nous te le présentons, il deviendra le pain de la vie ».
Tout s’y trouve : la nature, le travail, la vie dans sa fragilité, appelée à devenir vie éternelle. Cette dernière nous est d’ailleurs souvent présentée sous l’image d’un repas de noces.
La nourriture, le repas est aussi un élément important de la vie sociale. On se sert au même plat, on partage ce qu’il y a. En mangeant le même pain, nous devenons compagnons. Mais il faut aussi reconnaître que l’on ne mange pas avec n’importe qui. Le repas, signe de communion, peut être aussi hélas ! signe d’exclusion. Jésus sera justement accusé de partager la table des publicains, et l’on sait tous les conflits qui marquèrent à ce propos, la vie de la première communauté chrétienne. Ils sont loin d’être résolus.
C’est le fond de tableau de la multiplication des pains.
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À voir autour de nous, comme une couronne, les montagnes qui dormaient, plus noires qu’est noir un mouton noir, à voir, cette nuit-là, le ciel et les planètes, Mars et Vénus et Jupiter, et les Perséides tombant en pluie d’argent, et les étoiles par myriades et les galaxies et la couronne immense de la Voie lactée d’un bout de la Terre à l’autre — à voir tout cela, cette nuit-là, dans le Haut-Atlas marocain, alors que nous avions vingt ans et que nous étions de pleins de rêves et d’idéaux et d’orgueil, alors que nous nous prenions alternativement plusieurs fois par jour pour très nobles ou très misérables mais de toute façon très importants — à voir cette indicible splendeur, cette nuit-là, nous nous sommes demandé :
qu’est-ce que l’homme, Seigneur, pour que tu penses à lui ?
Que sommes-nous dans cet univers,
tandis que la Terre cingle dans l’espace,
tout en tournant autour du Soleil, à la vitesse de 700 000 km/h,
et nous poussière sur ce vaisseau ?
Que sommes-nous devant Dieu
si l’œuvre de Dieu est aussi grande, aussi belle,
aussi incommensurable à notre petitesse ?
Dieu lui-même répond : nous sommes un peu moindres que lui. Nous sommes à peine moindres que lui.
A la Pentecôte, ceux qui sont à Jérusalem viennent de tous les coins du monde connu. Ils ne sont ni meilleurs ni pires que nous. Ils ont entendu parler de résurrection. Quand ils entendent Pierre et les autres chanter les merveilles de Dieu et proclamer la Bonne Nouvelle ils sont rejoints dans ce coin d’eux-mêmes qui aspire à autre chose, qui attend qu’enfin advienne un monde nouveau. Et le miracle se produit.
Ils comprennent et se comprennent. C’est l’étonnement : « comment se fait-il que chacun de nous entende ces Galiléens dans sa langue maternelle ? ». La vérité se révèle.
Nous savons qu’il y a bien des manières de l’approcher
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