Bienheureuse celle qui a cru à l’accomplissement de la Parole de Dieu »
C’est la première des béatitudes, le premier bonheur, celui qui pousse Marie à quitter Nazareth, monter vers le pays de Juda, entrer dans la maison de Zacharie et saluer sa cousine.
Élisabeth et Marie : deux femmes qui vont vivre l’une et l’autre, au terme de tout un silence, dans la croissance de leur foi, la chose la plus inimaginable. Marie a reçu la parole de l’Ange, mais elle n’a pas encore d’effet palpable en elle, Élisabeth n’a pas reçu de parole, mais elle âgée et sans enfant, en est à son sixième mois, et elle se demande pourquoi cela lui arrive, pourquoi son mari est devenu muet.
Soudain surgit un événement totalement imprévisible !
« Réjouissez vous dans le Seigneur car il vient ! »
Tous les textes de ce dimanche nous parlent de la joie. Nous avons besoin d’entendre cela alors que tant d’événements nous disent le contraire, sans parler de tous ceux qui voient la foi chrétienne comme une doctrine austère, pleine d’obligations, d’interdits, de devoirs. Il est vrai que nous avons insisté trop souvent sur la morale, alors qu’elle n’est pas première, mais une conséquence naturelle de la foi, d’une attention amoureuse à Dieu par le Christ, le Christ et non pas ce que je fais ou ne fais pas. Saint Paul a passé son temps à nous expliquer que nous sommes sauvés non par l’observation de la Loi, mais par la foi. C’est affaire de relation. « Ne soyez inquiets de rien » vient-il de nous dire dans la seconde lecture. La première nous a dit à trois reprises que le Seigneur est en nous, et qu’il trouve en nous sa joie.
Au début de son évangile, Luc déclarait : « Il m’a paru bon, à moi aussi, après m’être soigneusement informé de tout à partir des origines, d’en écrire pour toi un récit ordonné, très honorable Théophile, afin que tu puisses constater la solidité des enseignements que tu as reçus » 1/1-4. C’est ce qu’il fait dans l’énumération que nous venons d’entendre. C’est bref, précis, cela suffit. Il suggère aussi que les événements qu’il raconte ne se sont pas déroulés dans un coin perdu de l’univers, mais qu’ils concernent le monde entier.
Contraste saisissant, la Parole de Dieu, celle qui fait exister l’univers n’est adressée à aucun de ces potentats qui le gouvernent, mais au fils de Zacharie, dont on ignore les titres, même pas s’il est prêtre comme son père.