A certaines époques dans nos régions ces avertissements de Jésus ont pu paraître d’un autre âge.
Le temps n’est plus où les chrétiens avaient peur d’être livrés par les juifs, leurs frères, dans leurs synagogues, Nous n’en avons pas moins, comme le dit Jean Paul II, à purifier les mémoires de toute trace de mépris.Par contre qui ne voit pas l’actualité des paroles du Christ sur les persécutions ?
Après celles effroyables commises sous les totalitarismes du 20ème siècle, puis la chute des idéologies, la construction d’une Europe démocratique pouvait donner à espérer pour le reste du monde. Or aujourd’hui nous les voyons reprendre, à quelques heures de vol d’ici, en Égypte par exemple, où d’ailleurs elles n’ont jamais cessé à l’égard des Coptes, à l’égard des chrétiens, mais aussi de bien d’autres minorités religieuses.
Avec ces paroles, nous voici à la source de cette fête qui, comme la plupart de nos fêtes, a une longue histoire. Les premiers siècles ne l’ont pas connue, mais en tout temps, nous avons été invités à reprendre conscience de ce qui se passe lorsque nous célébrons l’Eucharistie. Il s’agit d’un sacrement, un acte du Christ qui, dans l’Église, par des paroles et des gestes nous rend présents à ce qu’il a accompli lors de son passage de ce monde à son Père.
Que fait-il ?
Il nous fait exister
et prend en charge nos désirs comme nos fautes,
pour nous faire accéder à sa propre vie.
« Celui qui vivra par moi… », dit-il à plusieurs reprises. Vivre par quelqu’un, c’est avoir ses pensées, son cœur, être pris par lui, passionné, se sentir attiré, avoir un but dans la vie. Comme le ressort est ce qui fait mouvoir une montre, la passion est ce qui nous fait vivre. Ceux qui vivaient avec Jésus, qui le voyaient l’écoutaient, savaient qu’il était passionné. Il le disait : « Il faut que le monde le sache : j’aime le Père.. »
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TRINITÉ
“A quoi vous servent de hautes discussions sur la Trinité si vous venez à manquer d’humilité et à déplaire ainsi à la Trinité”
Imitation 1.1
Avouons-le, le dogme de la Trinité est peut-être, dans la foi chrétienne, celui qui est le plus difficile à admettre. Aussi bien juifs que musulmans, avec lesquels nous partageons la foi en un Dieu unique, ne comprennent pas pourquoi les chrétiens ont imaginé une chose pareille. Hérétiques pour les juifs, associateurs pour les musulmans, beaucoup refusent de nous reconnaître comme eux fils d’Abraham.
En ceci il ne s’agit pas de théorie, mais d’expérience, celle des disciples de Jésus qui, avec lui, ont appris à nommer Dieu le Père,(Ps 89/27) tout en le découvrant lui, Jésus, comme l’Envoyé du Père, image parfaite du Père, en même temps qu’il leur promettait la venue d’un Autre lui-même, présent dès l’origine, mais capable de défendre sa mémoire et d’assurer à tout jamais, sous une autre forme, sa visibilité.
C’est bien de la vie avec Jésus que naît la conviction que Dieu est l’unité des trois. A partir de cette Trinité manifestée en ce monde, on s’est mis à réfléchir et à exprimer cela en des formules qui ne font pas nécessairement appel à l’intervention de Dieu dans l’histoire. Il en est ainsi de toute formule qui donne comme une sorte de conclusion sans détailler le chemin par lequel on y parvient.