L'évangile du jour
Il y avait un homme, un pharisien nommé Nicodème ; c’était un notable parmi les Juifs.
Il vint trouver Jésus pendant la nuit. Il lui dit :
« Rabbi, nous le savons, c’est de la part de Dieu que tu es venu comme un maître qui enseigne,
car personne ne peut accomplir les signes que toi, tu accomplis,
si Dieu n’est pas avec lui. »
Jésus lui répondit :
« Amen, amen, je te le dis :
à moins de naître d’en haut, on ne peut voir le royaume de Dieu. »
Nicodème lui répliqua :
« Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ?
Peut-il entrer une deuxième fois dans le sein de sa mère et renaître ? »
Jésus répondit :
« Amen, amen, je te le dis :
personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu.
Ce qui est né de la chair est chair ;
ce qui est né de l’Esprit est esprit.
Ne sois pas étonné si je t’ai dit : il vous faut naître d’en haut.
Le vent souffle où il veut :
tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va.
Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. »
En ces dimanches du temps pascal, nous revivons ce que les premiers disciples ont vécu au lendemain de la résurrection, l’événement qui bouleversait leur vie.
Les trois lectures que nous venons d’entendre nous en parlent.
La première, le discours de Pierre, reprend ce que Jésus dit aux disciples d’Emmaüs, quand après les avoir rejoints et écoutés, il les invite à relire ce qu’ils savaient peut-être par cœur, mais qu’ils n’avaient jamais compris, comment ces paroles d’Isaïe et des psaumes parlaient de ce qui venait de se passer.
Il est un point d’une grande importance que Pierre met en évidence. Nous entendons souvent dire que Dieu veut que le Christ meure sur la Croix pour payer nos dettes envers lui et subir le châtiment que nous méritons. Or ce n’est pas ce que dit Pierre : « Cet homme, livré selon le plan et la volonté de Dieu, vous l’avez fait mourir en le faisant clouer à la croix par la main des païens ». Attention aux mots.
N’allons pas croire que Jésus passe à travers les portes. Si ses disciples le voient tout à coup dans la pièce où ils étaient enfermés, c’est qu’il était déjà là, d’une présence invisible, mais universelle. Peu à peu ils se souviendront de ce qu’il leur avait dit lors de leur dernier repas : « Moi en eux et Toi, le Père en moi, pour qu’ils soient parfaitement un » Jn 17/20. Le Christ se trouve partout où nous sommes. Les portes sont fermées, non pour permettre d’entrer, mais pour que nous puissions sortir « Je vous envoie » dit Jésus. Il a dit qu’il ferait des croyants réunis sa demeure. Donc là où se trouve le disciple se trouve le Christ. C’est chacun de nous qui devient sa demeure, chacun de nous dans la mesure où il est comme Lui, tourné vers le Père et vers les autres.