Jeudi 02 février 2017.
Fête de la Présentation du Seigneur – Journée de la vie consacrée.
Homélie de la messe.
Accueillir la fragilité…
L’Évangile que nous venons d’écouter attire notre attention sur la fragilité.
Fragilité d’un enfant, âgé seulement de 40 jours, que ses parents portent au temple de Jérusalem pour le présenter au Seigneur. Un geste qui est aussi un acte de foi en reconnaissant ainsi que toute vie est un don de Dieu.
Fragilité, ensuite, de deux personnes âgées. L’une d’entre elles se prénomme Syméon, un homme juste et religieux. Poussé par l’Esprit Saint il se rend au temple et reconnaît dans la fragilité de l’enfant le « salut attendu », la « lumière qui éclaire les nations » et la « gloire du peuple d’Israël ».
L’autre personne âgée se prénomme Anne. Cette fois l’Évangile nous précise son âge : 84 ans ! La souffrance n’a pas épargné cette femme qui a perdu son mari après seulement sept ans de mariage. Mais, malgré cette épreuve, elle est demeurée fidèle à Dieu, ne s’éloignant par du temple et servant Dieu dans le jeûne et la prière. Elle reconnaîtra dans la fragilité de l’enfant un libérateur… Et toute la suite de l’Evangile montrera comment cet enfant libérera l’homme de son péché et de ses peurs en lui ouvrant les chemins de la vie éternelle.
Dans cet évangile se croisent ces grands moments de fragilité de la vie que sont les premiers mois et la vieillesse.
Et puis, dans cet évangile, il y a aussi Marie et Joseph. Marie et Joseph accueillent ceux et celles dont la vie est marquée par la fragilité. Ils portent l’enfant qui vient de naître et, loin de chasser Anne et Syméon, ils écoutent avec foi et étonnement le message qui sort de leur bouche.
Aujourd’hui, nous sommes dans une société qui remet en question l’existence même de ceux et celles dont la vie est marquée par des fragilités. Une société où retentissent dans la vie de nos contemporains, et parfois dans notre propre vie, des questions redoutables. Des questions qui deviennent écrasantes lorsqu’elles laissent supposer qu’une seule réponse soit possible. Faut-il garder un enfant dont la vie est marquée par un handicap physique ou mental ? Faut-il maintenir en vie des personnes dont les capacités physiques et intellectuelles sont amoindries par l’âge, la maladie ou encore par un accident ?
Ces questions en appellent d’autres :
La fragilité humaine n’aurait-elle plus le droit d’exister dans notre société ? Douterions-nous à ce point de l’amour humain pour penser qu’il ne pourrait plus accompagner et porter les plus fragiles ? Serions-nous à ce point habités par la certitude que les plus fragiles n’auraient rien à donner et à offrir ?
La vie religieuse apporte, pour sa part, une réponse à ces questions. La réponse est donnée dans les trois vœux traditionnels que prononcent les personnes consacrées : pauvreté, chasteté, obéissance. Trois vœux qui refusent la toute puissance pour entrer dans une dépendance féconde avec Dieu et des frères et sœurs non choisis.
Dans l’évangile de ce jour, l’enfant dans sa fragilité est déjà lumière des nations. Dans l’évangile de ce jour ce sont des personnes âgées qui révèlent à tous le mystère du Christ. Aujourd’hui, croyons-nous que la fragilité puisse dire ou révéler le Christ lumière ?
En ce jour de fête, ne cherchons pas les signes de la présence de Dieu dans ce qui est parfait et puissant. Sachons accueillir, comme Marie et Joseph, les signes de la présence de Dieu dans la fragilité humaine car c’est de là que, souvent, jaillissent la lumière et le salut ! Amen !
+ Pascal Delannoy
Evêque de Saint-Denis en France
Le mois de février fut riche en évènements, en rencontres…
Impossible de toutes les relater dans une chronique « En trois mots »
alors voici quelques échos de Sr Prisca, du 2 février et de Magdalena,
mais nous n’oublions pas pour autant les bons moments passés avec le STIM-Bac, le Père Fédou
L’évangile nous raconte ce qui s’est passé ce jour là quand Jésus prit avec lui Pierre Jacques et Jean, les plus proches parmi les apôtres, les premiers appelés pour gravir une montagne, comment au sommet ils ont été témoins de quelque chose d’extraordinaire quand le visage de Jésus devint resplendissant comme le soleil, ses vêtements blancs comme neige et comment ils entendirent une voix venue du ciel : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé »…
En réalité Jésus avait pris avec lui trois aveugles sourds et muets,
et il allait faire pour eux ce qu’ils lui avaient plusieurs fois vu faire :
guérir les yeux, les oreilles, la langue.
Aveugles, ils savaient beaucoup sur Jésus, tout ce qui les avait séduits, la nouveauté, la force de sa parole, tout ce qui les avait portés à le suivre, ce que nous aimerions mieux connaitre, la richesse de son humanité, mais ils ne le voyaient pas en lui la plénitude de la divinité, ce en quoi ils demeuraient des aveugles.
Sourds ils l’étaient quand il leur disait sa véritable identité, quand il remettait les fautes et muets quand ici même, comme Pierre ils ne savaient pas quoi dire, sinon de proposer la construction de trois tentes.
Et nous voyons Jésus faire avec eux ce qu’il faisait avec tous les infirmes de leur espèce, une longue entreprise de guérison, commencée au jour de leur appel, dans le compagnonnage quotidien. Aujourd’hui, à la veille d’une épreuve difficile, c’est une nouvelle étape du traitement, plus radicale, au cours de laquelle ils peuvent accueillir les prémices de la guérison. Si cet événement de la transfiguration ne concernait que Pierre, Jacques et Jean, ce serait déjà extraordinaire et aurait de quoi nous remplir d’admiration, mais il nous concerne au premier chef.