Prière Universelle
En communion avec toute l’Église
faisons monter vers Dieu notre prière .
Pour le Pape François, pour tous les participants au Synode
qui viennent de toutes les régions de la terre,
demandons que la Bonne Nouvelle de l’Évangile
éclaire nos jugements et guide le monde entier sur le chemin de la paix.
I 19 Prends pitié de ton peuple, Seigneur.
Homélie du P. Désiré
Frères et sœurs,
Nous voici encore dans la vigne ce dimanche comme avec les ouvriers de la onzième heure la semaine dernière. Et cette fois, un père mendie la générosité de ses enfants pour qu’ils y aillent travailler : le premier refuse et finit quand même par s’y rendre ; le deuxième s’empresse de dire oui, pourtant n’y va pas. Face au comportement de ces deux enfants, Jésus demande aux chefs des prêtres et aux anciens : « Lequel des deux a fait la volonté du Père ? » (Mt 21, 31).
La réponse est certes dans l’évangile que nous avons écouté. Mais, chacun de nous peut encore reprendre cette question pour lui-même et essayer d’y répondre en tenant compte de sa relation avec la parole de Dieu dont il se nourrit tous les jours. En attendant, nous pouvons noter que la parabole que nous venons d’écouter va un plus loin que celle de la semaine dernière. Dans la parabole des ouvriers de la onzième heure, Jésus invitait ses interlocuteurs à être indulgents comme le maître du domaine l’a été avec ses ouvriers. Dans la parabole des deux fils que nous lisons aujourd’hui, Jésus remet en cause l’attitude religieuse des personnes qui se montrent pieuses mais ne font pas la volonté de Dieu.
Homélie du P. Désiré
Frères et sœurs, permettez-moi de faire un retour en arrière sur quelque chose qui a attiré mon attention cette semaine dans l’évangile selon St Luc. Mercredi, on a vu le Seigneur se lamenter de l’attitude de ceux qui critiquent tout sans jamais rien n’apporter ni en idée ni en action pour améliorer la situation qu’ils critiquent pourtant : « Nous vous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé. Nous avons chanté des lamentations, et vous n’avez pas pleuré » (Lc 7, 32). Jeudi, nous avons certes célébré St. Matthieu, l’évangéliste, mais, il était proposé aussi un autre évangile pour le Temps Ordinaire. Dans l’un ou l’autre cas, les pharisiens étaient mis en scène ; et chaque fois la problématique était celle des murmures. Pour la saint Matthieu, les murmures s’étaient levés pour dénoncer le fait que Jésus mange avec des publicains et des pécheurs (cf. 9, 11); quant à la messe du Temps Ordinaire, du même jour, les murmures venaient mettre en doute le statut de Jésus comme prophète puisque visiblement, selon les pharisiens, il n’ a pas su que la femme qui le touchait et essuyait ses pieds avec des larmes était une pécheresse publique (cf. Lc 7, 36-39). Ce dimanche avec Saint Matthieu, ce qui se cache derrière la parabole des ouvriers de la onzième heure, c’est encore un problème de murmures. Ça commence à faire trop pour qu’on ne s’y arrête pas.
Le murmure est quelque chose de concret. Dans un sens positif, il consiste à parler doucement, à voix basse mais il a aussi un sens figuré qui fait que l’on bougonne, grommelle, grogne, ronchonne, maugrée, récrimine, critique négativement. Quand les deux sens sont cumulés, le murmure marque un désaccord, une rupture dans la communion ; il exprime alors un refus d’accepter ce qui est proposé. St. Benoît qui connaissait bien le cœur de l’homme en parle abondamment dans sa règle, et l’identifie à l’orgueil qui est le contraire de l’humilité (cf. RB. Ch 4, 39). A ce propos, Pierre Miquel (1979), ancien abbé de Ligugé, écrit dans son livre, La vie monastique selon St. Benoît : « Un murmurateur résiste aux commandements des Supérieurs, il est inutile et incapable de faire aucune bonne œuvre. » Voilà qui est bien dit.