La porte !
Non, il ne s’agit pas de réclamer que la porte de cette église soit – fermée – ouverte -, afin que nous soit évité les courants d’air, que l’atmosphère ne se refroidisse ou que les bruits de l’extérieur ne viennent nous déranger. Non, mais dire « la porte » c’est attirer votre attention sur le fait que chacun de nous est parvenu à la place qui est la sienne parce que, d’abord, il a franchi la porte de cette église.
Dire « la porte » c’est vous rendre attentifs à ce qui va se passer cette année pour la communauté chrétienne durant laquelle, par média interposés, une porte, telle porte, 4 portes vont être mises à la une de l’actualité.
C’est Alfred de Musset qui nous a proposé cette remarque devenue proverbiale : « il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée » !
Samedi prochain, le 7 décembre, en fin d’après midi, après le discours du Président de la République, l’archevêque de Paris entreprendra le premier rite de l’ouverture renouvelée de la Cathédrale Notre Dame. Avec sa crosse épiscopale, il frappera par 3 fois les portes closes depuis 2 063 jours, ayant permis l’intervention d’innombrables corps d’état pour rendre à cet édifice incendié son aspect originel. Et à ces 3 coups frappés sur les portes, répondra de l’intérieur le psaume 121 : « quelle joie quand on m’a dit : nous irons à la maison du Seigneur. Maintenant notre marche prend fin devant tes portes, Jérusalem ».
Lire la suite : Homélie 1er dimanche Avent (Luc 21/25-28, 34-36) - P. Henri Imbert
« Ils se taisaient car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand ». Depuis des mois, Jésus emmène les disciples à sa suite, pour les ouvrir au Royaume ; là, il vient d’annoncer sa mort prochaine… et eux ils se demandent entre eux qui est le plus grand.
Le souci d’être le plus grand, de trouver, de prendre sa place. St Jacques, dans la 2ème lecture parle de la « jalousie et des rivalités ». On voit tous très bien ce que c’est, je crois. Spectacle un peu désespérant, au travail, dans nos familles, dans la société. Si on est honnête, on doit reconnaître que nous-mêmes n’y échappons pas. Bien sûr on ne demande pas explicitement « qui est le plus grand? ». Mais il y a de ça derrière nos regards de travers, nos paroles désobligeantes, qui rabaissent les autres. Tu as vu ce qu’il fait, tu as vu ce qu’elle dit, il se prend pour qui ? Rabaisser les autres... comme si ça nous élevait un peu au-dessus d’eux. Pour être plus grand.
C’est sans doute parce qu’on naît et qu’on grandit dans un monde marqué par la jalousie et les rivalités qu’on se laisse entraîner sur ce terrain. On se laisse influencer par cette manière de trouver sa place. Alors on pourrait accuser ce monde. Rêver d’un monde où il n’y aurait plus ces rivalités et ces jalousies. Mais c’est bien dans ce monde qu’il s’agit de vivre. Toute la Bible en prend acte. La Bible est truffée d’histoires de jalousie et de rivalités. Et on le voit aujourd’hui : même les disciples, qui ont Jésus à leurs côtés en permanence, se laissent entraîner là-dedans. C’est notre monde. Avec sa part d’obscurité. Et il faut consentir à ce monde, comme il est.
Consentir ça ne veut pas dire le banaliser. Jésus est loin de le banaliser. D’ailleurs, le récit d’aujourd’hui commence par l’annonce de sa mort. Les jalousies et les rivalités tuent. Ce sont elles qui causeront la mort Jésus, l’envoyé de Dieu. C’est sans ambiguïté, c’est grave, c’est dramatique. Mais Jésus sait que c’est dans ce monde qu’il est venu. Il connaît son obscurité. Ca veut dire quoi ? Qu’il va entrer, comme chacun de nous, dans ce jeu des rivalités et des jalousies ? Et bien non justement. Elle est là la force de Jésus. Au milieu de ce monde qu’il connaît, et qu’il ne rêve pas de changer par un coup de baguette magique, lui, il va ouvrir une autre voie, ouvrir un passage. Nous faire voir, nous faire entendre que ce n’est pas une fatalité d’entrer dans ce jeu. Au-milieu des loups qui hurlent, on n’est pas obligés de se mettre à hurler.
Lire la suite : Homélie sur Mc 9, 30-37 - P. Benoit Ferré, sj
« Ils se taisaient car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand ». Depuis des mois, Jésus emmène les disciples à sa suite, pour les ouvrir au Royaume ; là, il vient d’annoncer sa mort prochaine… et eux ils se demandent entre eux qui est le plus grand.
Le souci d’être le plus grand, de trouver, de prendre sa place. St Jacques, dans la 2ème lecture parle de la « jalousie et des rivalités ». On voit tous très bien ce que c’est, je crois. Spectacle un peu désespérant, au travail, dans nos familles, dans la société. Si on est honnête, on doit reconnaître que nous-mêmes n’y échappons pas. Bien sûr on ne demande pas explicitement « qui est le plus grand? ». Mais il y a de ça derrière nos regards de travers, nos paroles désobligeantes, qui rabaissent les autres. Tu as vu ce qu’il fait, tu as vu ce qu’elle dit, il se prend pour qui ? Rabaisser les autres... comme si ça nous élevait un peu au-dessus d’eux. Pour être plus grand.
C’est sans doute parce qu’on naît et qu’on grandit dans un monde marqué par la jalousie et les rivalités qu’on se laisse entraîner sur ce terrain. On se laisse influencer par cette manière de trouver sa place. Alors on pourrait accuser ce monde. Rêver d’un monde où il n’y aurait plus ces rivalités et ces jalousies. Mais c’est bien dans ce monde qu’il s’agit de vivre. Toute la Bible en prend acte. La Bible est truffée d’histoires de jalousie et de rivalités. Et on le voit aujourd’hui : même les disciples, qui ont Jésus à leurs côtés en permanence, se laissent entraîner là-dedans. C’est notre monde. Avec sa part d’obscurité. Et il faut consentir à ce monde, comme il est.
Consentir ça ne veut pas dire le banaliser. Jésus est loin de le banaliser. D’ailleurs, le récit d’aujourd’hui commence par l’annonce de sa mort. Les jalousies et les rivalités tuent. Ce sont elles qui causeront la mort Jésus, l’envoyé de Dieu. C’est sans ambiguïté, c’est grave, c’est dramatique. Mais Jésus sait que c’est dans ce monde qu’il est venu. Il connaît son obscurité. Ca veut dire quoi ? Qu’il va entrer, comme chacun de nous, dans ce jeu des rivalités et des jalousies ? Et bien non justement. Elle est là la force de Jésus. Au milieu de ce monde qu’il connaît, et qu’il ne rêve pas de changer par un coup de baguette magique, lui, il va ouvrir une autre voie, ouvrir un passage. Nous faire voir, nous faire entendre que ce n’est pas une fatalité d’entrer dans ce jeu. Au-milieu des loups qui hurlent, on n’est pas obligés de se mettre à hurler.
Lire la suite : Homélie sur Mc 9, 38-48 - P. Benoit Ferré, sj