Le temps du Carême est un temps privilégié pour développer notre pratique de la prière. Comme le Christ au désert après son baptême, nous sommes invités à lui offrir une place plus grande dans notre quotidien durant ces quarante jours préparatoires à la fête de la Résurrection.
Le carême commence le mercredi des Cendres. Lors de la célébration, et de l’imposition des Cendres sur le front, le prêtre nous rappelle un de ces deux versets bibliques :
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Dans l’Écriture toutes nos maladies ou infirmités ont un sens spirituel. La cécité est un aveuglement devant la vérité. La surdité est inaptitude à entendre la Parole, etc… La lèpre occupe une place à part, car elle est contagieuse et elle exige l’isolement. Elle provoque des plaies et elle est vue comme impureté et prend alors une signification religieuse. Elle concerne le prêtre. Celui qui est guéri est dit « purifié ». Elle est symbole de déchéance humaine, de l’homme jeté dehors, nuisible. La première lecture résume tout cela.
Nous en retrouvons bien des éléments dans la pandémie actuelle, à l’exception de sa signification religieuse, bien rarement entrevue. En d’autres temps n’aurions-nous pas organisé des processions et des neuvaines plutôt que des confinements ou des vaccinations ?
Le lépreux représente bien le mal qui affecte l’homme. Comme Adam il doit faire une longue marche pour retrouver la terre qui lui avait été donnée. Déchéance et rédemption, nous y sommes tous soumis. Ce qui concerne l’humanité entière nous concerne, chacun de nous.
Inutile de croire que nous n’avons pas besoin d’être pardonnés, recréés, réintégrés.
Le Christ vient nous libérer de tout ce qui nous détruit et nous exclut.
A nous de le désirer et de l’accueillir.
TOUT LE MONDE TE CHERCHE Marc 1/29-39
Jésus se montre souvent comme un guérisseur, un thérapeute, un ennemi des maux qui accablent l’homme. Mais nous le voyons aussi renoncer à son pouvoir de guérir et attribuer la guérison à la foi du malade, comme à l’aveugle, à l’hémoroïsse, auxquels il dit : « Ta foi t’a sauvé ». Il ne faudrait pas en conclure trop vite que la guérison est la conséquence de la foi. Jésus guérit souvent des gens gratuitement si l’on peut dire, sans qu’il soit question de leur foi, le fils de la veuve de Naïm par exemple, la femme courbée, l’aveugle de Jn 9, la multiplication des pains, etc. On pourrait ajouter la belle-mère de Pierre.
La foi sauve, mais elle est elle-même un don de Dieu.
L’amour de Dieu la précède, et tout ce que nous avons à faire est d’y acquiescer.
La foi est toujours réponse.
Après les miracles, la question qui vient est « Qui est-il ? » La foi véritable ne pourra venir qu’après la Résurrection, même pour ses disciples. En attendant, on reste toujours dans l’incertitude. S’il est aussi puissant, n’est-ce pas lui le Messie qui vient nous libérer de l’occupation romaine ? C’est pour se dégager de cette ambiguïté que Jésus demande le secret.
Ne sommes-nous pas souvent comme les contemporains de Jésus ? N’attendons-nous pas souvent de Dieu qu’il vienne mettre de l’ordre dans le monde, régler les problèmes à notre place, nous épargner échec et souffrances, alors qu’il est venu pour être Emmanuel, Dieu avec nous ?